DIAGNOSTIC DES ANGINES
I-DÉFINITION : L'angine, ou amygdalite aiguë est l'inflammation aiguë des
amygdales palatines. La classification anatomo-pathologique d'Escat distingue 4
stades, l'angine érythémateuse (rouge), érythémato-pultacée (blanche) , pseudo-membraneuse et enfin ulcéreuse.
II-DIAGNOSTIC POSITIF :
Le début est brutal, avec installation de:
1-Syndrome infectieux général (fièvre, frissons, céphalées, courbatures.)
2-Dysphagie
douloureuse, avec sensation de constriction et de cuisson, exacerbée par la
déglutition et irradiant vers l'oreille.
3-Adénopathies sous-angulo-maxillaire bilatérale de type
inflammatoire.
4-Association de troubles digestifs chez l'enfant.
III-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE (FORMES
CLINIQUES) :
L'ANGINE ÉRYTHÉMATEUSE ou ANGINE ROUGE
:
D'origine virale le plus souvent et très
contagieuse. Il faut cependant penser à une MNI. L'examen oropharyngé
retrouve une rougeur diffuse, plus marquée au niveau des amygdales. La
FNS révèle une leucocytose normale ou légèrement basse. L'évolution
est bénigne en quelques jours. Le traitement repose sur la Pénicilline
G ou les Macrolides, avec un traitement
local (collutoires et gouttes nasales.)
L'ANGINE PSEUDO-MEMBRANEUSE :
D'origine bactérienne. La diphtérie est devenue
exceptionnelle grâce à la vaccination. Les germes actuellement incriminés sont
le Staphylocoque, le Streptocoque, le Pneumocoque et le virus de la MNI.
L'examen de l'oropharynx retrouve de fausses-membranes nacrées,
adhérentes, non-dissociables et extensives, pouvant dépasser les amygdales (luette, voile palatin et
piliers.)
Le prélèvement de gorge avec étude
bactériologique est d'un grand intérêt.
Le traitement, en cas de doute
diagnostic, impose en urgence une sérothérapie antidiphtérique avec la
Pénicilline G.
L'ANGINE ÉRYTHÉMATO-PULTACÉE ou ANGINE
BLANCHE :
D'origine généralement bactérienne
et contagieuse. Les germes incriminés sont essentiellement le Streptocoque β hémolytique mais aussi le Staphylocoque et le Pneumocoque.
Les signes
fonctionnels sont marqués.
L'examen de l'oropharynx retrouve des
amygdales rouge-vif, un exsudat pultacé gris-jaunâtre, punctiforme ou en traînée, mince, friable et facilement dissociable, ne dépassant pas la
surface amygdalienne.
La FNS révèle une hyperleucocytose avec
polynucléose.
L'évolution sous traitement est le plus souvent favorable.
Cependant, il faut redouter les complications loco-régionales (phlegmon amygdalien et adéno-phlegmon cervical) et générales (néphrite.)
Le traitement associe la Pénicilline G (ou Macrolide) avec les
Antalgiques et Antipyrétiques, en préconisant le repos au
chaud et les boissons chaudes.
L'ANGINE ULCÉREUSE :
L'examen de l'oropharynx retrouve une ulcération du revêtement
épithélial, succédant à une éruption vésiculeuse au niveau des amygdales et des
piliers.
L'angine herpétique en est
l'exemple type. Le début est brutale avec fièvre à 39 – 40°c, frissons,
dysphagie douloureuse intense. La phase d'état se caractérise par des
taches blanches d'exsudat, confluant parfois en une fausse-membrane à contours polycycliques. Cet exsudat recouvre des zones d'érosion. Un herpès labial est
fréquent.
L'herpangine doit
également être évoquée, elle a une symptomatologie voisine et survient surtout
chez l'enfant.
Le zona est une
infection due à un virus Coxsackie, caractérisée par son unilatéralité. Elle
peut inaugurer ou accompagner une infection spécifique (oreillons, grippe, rougeole, rubéole,
poliomyélite.)
La MNI.
L'évolution: L'angine virale peut être le lit d'une infection
bactérienne, donc, l'évolution se fera vers l'angine blanche. Le
traitement est identique à celui d'une angine blanche.
L'ANGINE NÈCROTIQUE :
L'angine de Vincent en est le
chef de fil. Le début est insidieux chez un adolescent ou un adulte jeune
avec altération de l'état général. L'examen de l'oropharynx retrouve une
ulcération amygdalienne recouverte d'un enduit jaunâtre. L'amygdale est souple
à la palpation. Le prélèvement de gorge objective l'association
fuso-spirillaire. Le MNI Test confirme le diagnostic. L'évolution
sous traitement est favorable. Le traitement repose sur la Pénicilline
G (ou Macrolide.)
La syphilis réalise un aspect
identique mais l'ulcération repose sur une induration et les adénopathies sont
plus marquées avec des ganglions satellites.
Le prélèvement de gorge confirme le diagnostic en objectivant le
Treponema pallidum.
IV-DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL :
1) Les
hémopathies: Dans leurs manifestations bucco-pharyngées,
secondaires à une neutropénie. Les lésions sont diffuses dans tout le pharynx,
d'extension rapide et ne saignent pas. L'hémogramme et le myélogramme confirment
le diagnostic.
2) Les
leucoses aiguës: Se traduisent par une gingivite
hypertrophique. L'évolution est dominée par la tendance hémorragique.
L'hémogramme et le myélogramme confirment le diagnostic.
3)
L'aphtose buccale:
Intéresse la muqueuse gingivo-buccale mais elle peut se localiser sur le voile
et les piliers. Elle réalise
des ulcérations en "coups d'angles" ou en "pointes d'épingle", à fond
jaunâtre et très douloureuses.
4) Les éruptions bulleuses: Relevant du
dermatologue.
5) Le cancer
de l'amygdale: L'absence de signes infectieux généraux,
l'age, l'unilatéralité, l'induration profonde, le
saignement au toucher et les adénopathies de type néoplasique orientent vers
le cancer. La biopsie confirme le diagnostic.
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