lundi 3 janvier 2000

Cours INSUFFISANCE RESPIRATOIRE

L'INSUFFISANCE RESPIRATOIRE

I-DEFINITION :

L'insuffisance respiratoire se définit par l'hypoxie tissulaire avec ou sans hypercapnie. Elle représente l'incapacité des poumons à assurer une hématose correcte. C'est une altération des échanges gazeux du fait d'une défaillance du système respiratoire responsable d'une PaO2 basse avec ou sans augmentation de la PaCO2.

II-DIAGNOSTIC CLINIQUE : Le syndrome de l'insuffisance respiratoire est univoque et indépendant de l'étiologie. Il est dû à l'hypoxémie et le cas échéant, à l'hypercapnie. A-signes de gravité :

  • Cyanose.

  • Tirage.

  • Troubles de la conscience
    B-Signes respiratoires : 

  • Dyspnée (maître symptôme) avec polypnée (jusqu'à 30 cycles/mn)

  • Signes d'accompagnement à type de touxexpectoration, etc.

L'examen clinique devra être complet (palpation +++, percussion et auscultation.) 
C-Signes cardio-vasculaires : 

  • Modification de la TA (Hypo ou HyperTA.)

  • Signes de cœur pulmonaire aigu
    D-Signes neurologiques : 

  • Troubles de la vigilance.

  • Troubles psychiatriques (délire, hallucinations, etc.)

  • Astérixis.

III-DIAGNOSTIC PARACLINIQUE : A-La gazométrie (gaz du sang artériel): Elle confirme le diagnostic et doit être faite en urgence, de préférence avant toute oxygénothérapie. Elle révèle:

  1. o Une PaO2 abaissée.

  2. o Une PaCO2 normale ou diminuée (en cas d'hyperventilation) ou augmentée (en cas d'hypoventilation.)

B- Autres examens : Recherchent l'étiologie. 
1-La radiologie du thorax
2-L'exploration fonctionnelle respiratoire
3-Le bilan biologique habituel (glycémie, ionogramme, etc.) 
4-Le bilan bactériologique
5-L'ECG…etc. 

IV-TRAITEMENT :

A-Avant l'arrivée à l'hôpital : 
¾ Assurer la liberté des voies aériennes, si encombrées, aspirer si possible sinon faire tousser le sujet. 
¾ Oxygénothérapie à faible débit par voie nasale. 

B-A l'hôpital : Dans un milieu spécialisé (service de pneumologie, service de réanimation.)

1-Pour les formes mineures : 
¾ Kinésithérapie respiratoire efficace. 
¾ Surveillance régulière par oxygénothérapie adaptée en fonction des chiffres gazométriques. 
¾ Prescription de médicaments adaptés selon l'étiologie. 
¾ Héparinothérapie systématique (préventive lors de l'alitement ou curative en cas d'embolie pulmonaire.) 

2-Pour les formes sévères : 
¾ Intubation par voie nasale. 
¾ Ventilation assistée. 

Lorsque le malade reprend une respiration spontanée et prolongée, le geste de désintubation peut être fait et le

traitement de fond peut être entamé : 
¾ Antibiothérapie en cas d'infection. 
¾ Oxygénothérapie prolongée (même à domicile.) 
¾ Suppression définitive du tabagisme. 
¾ Prescription d'une kinésithérapie respiratoire même à domicile. 
¾ Saignées répétées en cas de polyglobulie. 

V-EVOLUTION : A-Surveillance biologique : De la gazométrie, de l'hémogramme (infections, polyglobulie, etc.) et de l'ionogramme (en cas d'insuffisance cardiaque, etc.) B-Evolution défavorable : Elle se fait par poussées aiguës ou vers l'apparition de cœur pulmonaire chronique avec risque d'accidents thromboemboliques, de pneumothorax, d'hémorragies digestives et d'infections nosocomiales.

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