vendredi 14 janvier 2000

DIAGNOSTIC DES ANGINES

DIAGNOSTIC DES ANGINES


I-DÉFINITION : L'angine, ou amygdalite aiguë est l'inflammation aiguë des amygdales palatines. La classification anatomo-pathologique d'Escat distingue 4 stades, l'angine érythémateuse (rouge), érythémato-pultacée (blanche) , pseudo-membraneuse et enfin ulcéreuse.


II-DIAGNOSTIC POSITIF :
Le début est brutal, avec installation de:
1-Syndrome infectieux général (fièvre, frissons, céphalées, courbatures.) 
2-Dysphagie douloureuse, avec sensation de constriction et de cuisson, exacerbée par la déglutition et irradiant vers l'oreille. 
3-Adénopathies sous-angulo-maxillaire bilatérale de type inflammatoire. 
4-Association de troubles digestifs chez l'enfant.


III-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE (FORMES CLINIQUES) :
L'ANGINE ÉRYTHÉMATEUSE ou ANGINE ROUGE :  
D'origine virale le plus souvent et très contagieuse. Il faut cependant penser à une MNI. L'examen oropharyngé retrouve une rougeur diffuse, plus marquée au niveau des amygdales. La FNS révèle une leucocytose normale ou légèrement basse. L'évolution est bénigne en quelques jours. Le traitement repose sur la Pénicilline G ou les Macrolides, avec un traitement local (collutoires et gouttes nasales.) 

L'ANGINE PSEUDO-MEMBRANEUSE :  
D'origine bactérienne. La diphtérie est devenue exceptionnelle grâce à la vaccination. Les germes actuellement incriminés sont le Staphylocoque, le Streptocoque, le Pneumocoque et le virus de la MNI.  
L'examen de l'oropharynx retrouve de fausses-membranes nacrées, adhérentes, non-dissociables et extensives, pouvant dépasser les amygdales (luette, voile palatin et piliers.) 
Le prélèvement de gorge avec étude bactériologique est d'un grand intérêt.  
Le traitement, en cas de doute diagnostic, impose en urgence une sérothérapie antidiphtérique avec la Pénicilline G

L'ANGINE ÉRYTHÉMATO-PULTACÉE ou ANGINE BLANCHE :  
D'origine généralement bactérienne et contagieuse. Les germes incriminés sont essentiellement le Streptocoque β hémolytique mais aussi le Staphylocoque et le Pneumocoque.  
Les signes fonctionnels sont marqués. 
L'examen de l'oropharynx retrouve des amygdales rouge-vif, un exsudat pultacé gris-jaunâtre, punctiforme ou en traînée, mince, friable et facilement dissociable, ne dépassant pas la surface amygdalienne.  
La FNS révèle une hyperleucocytose avec polynucléose. 
L'évolution sous traitement est le plus souvent favorable. Cependant, il faut redouter les complications loco-régionales (phlegmon amygdalien et adéno-phlegmon cervical) et générales (néphrite.)  
Le traitement associe la Pénicilline G (ou Macrolide) avec les Antalgiques et Antipyrétiques, en préconisant le repos au chaud et les boissons chaudes

L'ANGINE ULCÉREUSE :  
L'examen de l'oropharynx retrouve une ulcération du revêtement épithélial, succédant à une éruption vésiculeuse au niveau des amygdales et des piliers.
L'angine herpétique en est l'exemple type. Le début est brutale avec fièvre à 39 – 40°c, frissons, dysphagie douloureuse intense. La phase d'état se caractérise par des taches blanches d'exsudat, confluant parfois en une fausse-membrane à contours polycycliques. Cet exsudat recouvre des zones d'érosion. Un herpès labial est fréquent.  
L'herpangine doit également être évoquée, elle a une symptomatologie voisine et survient surtout chez l'enfant.  
Le zona est une infection due à un virus Coxsackie, caractérisée par son unilatéralité. Elle peut inaugurer ou accompagner une infection spécifique (oreillons, grippe, rougeole, rubéole, poliomyélite.)
La MNI. L'évolution: L'angine virale peut être le lit d'une infection bactérienne, donc, l'évolution se fera vers l'angine blanche. Le traitement est identique à celui d'une angine blanche.

L'ANGINE NÈCROTIQUE :
L'angine de Vincent en est le chef de fil. Le début est insidieux chez un adolescent ou un adulte jeune avec altération de l'état général. L'examen de l'oropharynx retrouve une ulcération amygdalienne recouverte d'un enduit jaunâtre. L'amygdale est souple
à la palpation. Le prélèvement de gorge objective l'association fuso-spirillaire. Le MNI Test confirme le diagnostic. L'évolution sous traitement est favorable. Le traitement repose sur la Pénicilline G (ou Macrolide.)
La syphilis réalise un aspect identique mais l'ulcération repose sur une induration et les adénopathies sont plus marquées avec des ganglions satellites.
Le prélèvement de gorge confirme le diagnostic en objectivant le Treponema pallidum.


IV-DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL :  
1) Les hémopathies: Dans leurs manifestations bucco-pharyngées, secondaires à une neutropénie. Les lésions sont diffuses dans tout le pharynx, d'extension rapide et ne saignent pas. L'hémogramme et le myélogramme confirment le diagnostic.  
2) Les leucoses aiguës: Se traduisent par une gingivite hypertrophique. L'évolution est dominée par la tendance hémorragique. L'hémogramme et le myélogramme confirment le diagnostic.  
3) L'aphtose buccale: Intéresse la muqueuse gingivo-buccale mais elle peut se localiser sur le voile et les piliers. Elle réalise
des ulcérations en "coups d'angles" ou en "pointes d'épingle", à fond jaunâtre et très douloureuses.  
4) Les éruptions bulleuses: Relevant du dermatologue.  
5) Le cancer de l'amygdale: L'absence de signes infectieux généraux, l'age, l'unilatéralité, l'induration profonde, le
saignement au toucher et les adénopathies de type néoplasique orientent vers le cancer. La biopsie confirme le diagnostic.

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