dimanche 2 janvier 2000

Cours LES SYNDROMES MYELOPROLIFERATIFS

LES SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS

I-INTRODUCTION :

Les syndromes myéloprolifératifs regroupent un ensemble d'hémopathies malignes dues à une atteinte de la cellule souche hématopoïétique, d'évolution quasi-constante vers la leucémie aiguë.

LA LEUCÉMIE MYÉLOÏDE CHRONIQUE

I. DEFINITION :

La leucémie myéloïde chronique "LMC" se définit par une prolifération prédominante sur la lignée granuleuse due à une anomalie chromosomique spécifique retrouvée dans 95% des cas.

II. DIAGNOSTIC CLINIQUE :

  1. Altération de l'état général.

  2. Tumeur ou douleurs de l'hypochondre gauche.

  3. Splénomégalie.

III. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :

A. H émogramme: Révèle 
-Une hyperleucocytose dépassant 50.000 GB/mm(pouvant dépasser 200.000 GB/mm3)
-Un taux de plaquette normal ou (400.000 à 600.000 P/mm3)
-Un taux d'Hb normal ou L, rarement (formes polyglobuliques.)

BFrottissanguin: Montre 
-Une myélémie importante (Métamyélocytes, Promyélocytes et quelques Myéloblastes.)
-Une éosinophilie et basophilie discrètes
-Un score des PAL très bas ou nul 

C. Ponction de lamoelle: Permet l'étude du caryotype et révèle
-Des frottis très riches, difficiles à étaler et à compter. 
-Une mégacaryocytose marquée. 
-Une hyperplasie de la lignée granuleuse. 
-Une diminution du taux d'érythroblastes et des lymphocytes.

D. Biopsieosseuse: Indispensable à cette phase, elle confirme le syndrome myéloprolifératif en montrant
-La disparition des adipocytes.

-
L'hypermégacaryocytose. 
-Un léger excès de formes jeunes immatures de la lignée granuleuse. 

-
L'éosinophilie nette. 
-Le regroupement des érythroblastes en nids.
-L'augmentation des fibroblastes, surtout au contact de l'os. 
-La charpente réticulinique normale ou discrètement . 

E. Autresexam ens
1-Dosagede l'uricémie: Révèle une hyperuricémie.
2-Dosagedesvitamines: Révèle l' tion de la vit B12 sérique. 
3-Dosagede l'histam ine: Révèle l' tion de l'histaminémie. 
4-EtudefonctionnelledesPN : Sensiblement normaux. 

IV. EVOLUTION – TRAITEMENT : Phase initiale, traitée par le Misulban*, l'Hydroxyurée ou tout autre protocole. 1ere rémission complète, de durée variable avec bon état général, rate non-palpable, Leucocytose normale mais score des

PAL et persistance des Ph1.

Rechute, annoncée par la réapparition de la splénomégalie et/ou de l'hyperleucocytose avec myélémie.

Alternance rémissions – rechutes.

Les accidents thérapeutiques sont surtout liés au Misulban*, à type de pigmentation cutanée, troubles endocriniens, pneumopathies interstitielles, troubles vésicaux et insuffisance médullaire globale ou élective (thrombopénie.)

Apparition de la transformation blastique, se traduisant cliniquement par la fièvre, manifestations cutanées, adénopathies et douleurs osseuses, précédant ou accompagnant les signes biologiques avec anémie, réticulocytopénie, thrombopénie, éosinophilie et basophilie nettes et  tion du score des PAL.  tion des chiffres des blastes médullaires et sanguines et anomalies chromosomiques multiples.

Les chimiothérapies sont habituellement inefficaces. La mort survient par hémorragies infections ou processus tumoral. La moyenne de survie de la maladie est de 3 ans.

LA SPLÉNOMÉGALIE MYÉLOÏDE ou MÉTAPLASIE MYÉLOÏDE HÉPATO-SPLÉNIQUE PRIMITIVE

I. DEFINITION : La splénomégalie myéloïde "SM" se définit par une métaplasie myéloïde hépato-splénique avec une myélofibrose évolutive

et une absence de chromosome Ph1. Elle survient après 50ans.

II. DIAGNOSTIC CLINIQUE :

  1. Asthénie.

  2. Splénomégalie. 3. Hépatomégalie. 4. Adénopathies, rares.

  3. Syndrome hémorragique.

  4. Œdème des membres inférieurs.

III. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :

A. H émogramme: Révèle -Une hyperleucocytose inf à 20.000 GB/mm3dans ⅔ des cas. -Des anomalies morphologiques de type hématies en poire, anisocytose, poïkilocytose, schizocytose, érythroblastose,

myélémie, ponctuations basophiles. 
-Un taux d'Hb normal. 
-Un taux de plaquettes normal ou . 

B. Myélogram m e: Retrouve 
-Un os dur. 
-Une aspiration difficile ou impossible. 

C. Biopsiem édullaire: Indispensable, elle révèle 
-Une moelle riche. 
-Une dilatation des sinus. 
-Des mégacaryocytes nombreux et dystrophiques. 

-
Une myéloblastose. 
-Des lignées érythroblastiques et granuleuses variables selon le stade évolutif. 

D.
Autresexam ens
1-ScoredesPAL: Normal ou  avec absence de Ph1. 
2-Dosagede l'uricém ie: Retrouve une hyperuricémie. 
3-Dosagedesvitam ines: Révèle une  tion de la vit B12 sérique. 
4-Recherchede cloneHPN 
5-Radiographiedu squelette: Révèle un épaississement de la corticale réalisant au max l'os de marbre. 

IV. ÉVOLUTION : L'évolution est chronique, sur plusieurs années. Des complications peuvent survenir, liées à la splénomégalie (hypersplénisme, infarctus splénique) ou aggravation de

l'insuffisance médullaire ou la transformation en leucémie aiguë.

V. TRAITEMENT : Symptomatique le plus longtemps possible, les chimiothérapies sont mal-tolérées.

DIAGNOSTIC DES POLYGLOBULIES

I. DEFINITION : La polyglobulie est l'augmentation de la masse globulaire totale.

II. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE : La polyglobulie est évoquée devant:

  1. Un taux de GR sup à 6 x 106 GR/mm3.

  2. Un taux d'Hb sup à 16g/dl

  3. Une Htc sup à 55%

La polyglobulie est confirmée par la mesure du volume globulaire total qui est 
-Sup ou égal à 36ml/kg chez l'♂. 
-Sup ou égal à 32ml/kg chez la ♀. 

III. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL :

Se pose avec les fausses polyglobulies 
Hémoconcentration par perte plasmatique (volume globulaire total normal.)
Thalassémies mineures (GR sup à 5.5 x 106/mm3 mais Hb inf ou égal à 13g/dl avec microcytose.)
Stress. 

IV. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :

A. Polyglobulies primitives: Avec une sécrétion d'érythropoïétine normale ou L.

  • Polyglobulie primitive dite maladie de Vaquez.

  • Polyglobulie primitive associée à un autre syndrome myéloprolifératif.

  • Polyglobulies secondaires: Avec une sécrétion d'érythropoïétine (voire tableau.)

LA POLYGLOBULIE PRIMITIVE ou POLYGLOBULIE DE VAQUEZ

I. DEFINITION : La maladie de Vaquez est un syndrome myéloprolifératif touchant essentiellement la lignée rouge. Elle survient à partir de 50 ans.

II. DIAGNOSTIC CLINIQUE : Signesgénérauxavec

1. Asthénie. 2. Amaigrissement.
Signescutanéo-m uqueux avec 

1-Erythrose faciale. 2-Prurit à l'eau chaude.
Signescardiovasculaires dus à l'hyperviscosité avec 

2. Thromboses artérielles ou veineuses (liées à l'hyperviscosité.)

Signesneurologiques, également en rapport avec l'hyperviscosité avec
1-Céphalées. 2-Vertiges.
3-Bourdonnement d'oreille. 4-paresthésie, etc.
5-Signes d'ischémie cérébrale avec hémiplégie, monoplégie, troubles psychiques, etc. 

Signesdigestifsavec 1) Ulcères. 2) Hémorragies digestives. Il faut rechercher également une splénomégalie, présente dans 75% des cas.

III. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :

A. H émogramme: Révèle 
-Une polyglobulie vraie. 
-Un taux de GB normal ou  (+/- myélite discrète.) 
-Taux de plaquettes normal ou modérément . 

B. Myélogram m e: Inutile.

C. Biopsiem édullaire: Révèle 
-Une moelle très riche. 
-La disparition des espaces graisseux. 
-Un réseau réticulinique en principe normal au début. 

D. Autresexam ens
1-Dosagede l'uricém ie: Montre une hyperuricémie. 
2-ScoredesPAL: Normal ou . 
3-Dosagedu fer sérique: normal ou L (si saignement.)
4-Dosagedesvitam ines: Révèle un taux de vit B12 sérique  avec capacité latente de fixation de la vit B12 

IV. EVOLUTION – TRAITEMENT :

Traitement initial vise à normaliser l'Htc (inf à 50%) avec 
¾ Saignées, d'abord, surtout si syndrome d'hyperviscosité. 
¾ Chimiothérapie ou 32P ensuite. 

Rémissions, de durée variable (une à plusieurs années.) pouvant être émaillée de complications à type de goutte,

hémorragies et thromboses. Rechutes, traitées par chimiothérapie ou32P. Complications hématologiques à type de myélofibrose avec métaplasie myéloïde hépato-splénique, insuffisance

médullaire liée au traitement ou leucémie aiguë.

LES THROMBOCYTÉMIES ESSENTIELLES

I. DEFINITION : La thrombocytémie essentielle se définit par l'augmentation franche et permanente du taux des plaquettes. Elle doit être distinguée des thrombocytoses, parfois importantes, associée aux autres syndromes myéloprolifératifs. Elle survient à tout age avec un max de fréquence après 50 ans.

II. DIAGNOSTIC CLINIQUE : Syndrome hémorragique (cutanéo-muqueux, viscéral ou post-opératoire, accidents thromboemboliques artériels ou veineux.)

1. Splénomégalie.

III. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :

A. H émogramme: révèle: 
-Un taux d'Hb normal. -Un taux d'Htc normal.
-Une hyperleucocytose avec polynucléose fréquente. 
-Un taux de plaquettes dépassant 1000.000/mm3

B. Frottissanguin: Révèle 
-Une anisocytose plaquettaire avec plaquettes nombreuses et géantes. 

C. Biopsiede lam oelle: Révèle 
-Une moelle riche avec très nombreux mégacaryocytes et plaquettes. 
-Une hypercellularité avec disparition des espaces graisseux, hypermégacaryocytose et hyperplasie des lignées 

érythroblastiques et granuleuses. 
-Un réseau réticulinique parfois déjà densifié. 

D. Autresexam ens:

1. Etudedesfonctionsplaquettaires: Révèle des anomalies variables -Allongement du temps de saignement par la méthode d'Ivy. -Diminution de l'adhésivité aux billes de verre. -Anomalies de l'agrégation plaquettaire de type maladie du pool vide et/ou anomalies de la membrane plaquettaire.

2. Scorede PAL: Normal ou .

  1. Dosagede l'uricém ie: Recherche une hyperuricémie.

  2. Dosagede la vitB12: Recherche une  de la vit B12 sérique.

  3. Vérifier l'absence de chromosome Ph1.

IV. EVOLUTION – TRAITEMENT : Stabilité grâce au traitement. Mais des complications hémorragiques et/ou thromboemboliques peuvent survenir ou

apparition d'une myélofibrose ou transformation en leucémie aiguë. Selon le protocole, chimiothérapie ou 32P.

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