LES ARTHROSES
I-DÉFINITION :
L'arthrose est une arthropathie chronique douloureuse et déformante, non-inflammatoire.
Elle correspond anatomiquement à une destruction progressive du cartilage, aboutissant à une n chondrolyse totale avec
o mise à nue de l'os sous-chondrale et p modification de l'os épiphysaire.
II-ÉPIDÉMIOLOGIE :
™ Fréquence: L'arthrose est extrêmement fréquente.
™ Age: Après 70 ans, 80% des sujets présentent au moins une lésion radiologique d'arthrose.
III-FORMES ANATOMIQUES :
n L'ARTHROSE DES MEMBRES: Peut toucher toutes les articulations
1-Le genou (fémoro-patellaire et fémoro-tibiale) 2-La hanche = coxarthrose.
3-Les IPD = nodosités d'Heberden. 4-Les IPP = nodosités de Bouchard. 5-Les MCP. Rarement
6-Les poignets. 7-Le coude. Plus rarement
8-L'épaule = omarthrose. 9-L'acromio-claviculaire. 10-La sterno-claviculaire. Très rarement
11-La cheville. 12-La MTP du gros orteil = Alux rigidus. 13-Trapézo-métacarpienne = Rhizarthrose.
o L'ARTHROSE INTER-VERTÉBRALE: Peut toucher 1-Le rachis cervical = cervicarthrose. 2-Le rachis dorsal = dorsarthrose. 3-Le rachis lombaire = lombarthrose.
IV-ÉTIOPATHOGÉNIE :
Le cartilage articulaire est avasculaire, formé par des fibres de collagène et une substance fondamentale contenant des protéoglycanes "PG" (assurent l'hydratation du cartilage), de l'eau et des chondrocytes (fabriquent les fibres de collagène, les PG et les enzymes protéolytiques.)
Les lésions élémentaires de l'arthrose sont une fissuration du cartilage et une déplétion en protéoglycanes.
- - La déplétion en PG peut être primitive, entraînant un excès de destruction avec fissuration du cartilage.
- - La fissuration peut être primitive, liée à des micro-traumatismes, entraînant une fuite de PG.
La conséquence est une perte de la rigidité et de l'élasticité, à l(origine d'une mauvaise répartition des pression entraînant
1) Une destruction du cartilage.
2) Une ostéosclérose sous-chondrale avec parfois des géodes dans les zones d'hyperpression.
3) Une ostéophytose par tiraillement capsulo-synoviale dans les zones de non-pression.
4) Une réaction synoviale par libération de débris cartilagineux.
V-DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE :
L'arthrose peut être due à une cause isolée mais le plus souvent, les causes s'associent
n LES CAUSES MÉCANIQUES: Sur un cartilage initialement sain, sous l'effet de contraintes mécaniques de type
1-Malformations: A type de dysplasie articulaire (ex: Obliquité du cotyle) où le défaut de congruence provoque une
surcharge sur un secteur de l'articulation.
2-Troubles statiques: A type d'inégalité des 2 membres inférieurs, désaxation en génu varum et génu valgum.
3-Instabilité articulaire: A type d'instabilité de la rotule.
4-Surcharge fonctionnelle: D'origine sportive, professionnelle ou pondérale.
o LES CAUSES STRUCTURALES: Sur un cartilage initialement atteint.
1-Atteinte cartilagineuse: D'origine
a-Génétique: Notamment la maladie arthrosique primitive (nodosités d'Heberden et de Bouchard.)
b-Métabolique: Notamment la goutte et la chondrocalcinose.
c-Traumatique: Par traumatisme direct sur le plateau tibial ou sur le cotyle.
2- Atteinte osseuse: De type a-Nécrose de la tête fémorale. b-Maladie de Paget osseuse. c-Obliquité du cotyle. 3-Atteinte synoviale: De type a-Polyarthrite rhumatoïde. b-Spondylarthrite ankylosante. c-Arthrite septique.
VI-DIAGNOSTIC CLINIQUE :
1-Douleur, de type mécanique, calmée par le repos.
2-Déformations articulaires (liées à l'ostéophytose marginale et à l'épanchement.)
3-Limitation du jeu articulaire.
4-Craquements, allant du simple crissement au bruit sec et audible (liés à la destruction du cartilage.)
5-Rarement, épanchement articulaire, sauf pour le genou, siège de poussées congestives fréquentes.
™ Les signes négatifs sont importants, de type
6-Absence de signes inflammatoires locaux (rougeur, chaleur et épaississement capsulo-synoviale.)
7-Absence de retentissement général.
VII-DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :
Biologie
1-VS: Généralement normale, parfois légèrement accélérée en cas de poussée congestive.
Histologie
1-Ponction du liquide articulaire: En cas d'épanchement, révèle un liquide mécanique
1) Pauci-cellulaire (< size="+1">2) Rivalta (–) (Pr <>
Radiologie
1-Radiographie de l'articulation touchée: Révèle 1) Un pincement électif de l'interligne articulaire. 2) Un élargissement des épiphyses osseuses (aspect globuleux.) 3) Une ostéophytose marginale (péri-articulaire.) 4) Une ostéosclérose(densification osseuse) sous-chondrale. 5) Des géodes au sein de la densification, inconstantes.
VIII-TRAITEMENT : La décision thérapeutique repose sur la constatation de signes cliniques car il n'existe aucun parallélisme entre l'évolution anatomique et la symptomatologie douloureuse.
Traitement prophylactique
Occupe une place importante n Traitement des traumatismes.
o Réduction des luxations.
p Correction chirurgicale de certaines déformations telle la dysplasie et la sub-luxation de la hanche.
q Diminution des micro-traumatismes professionnels.
r Lutte contre la surcharge pondérale.
Traitement curatif
Traitement médical
n Antalgiques et anti-inflammatoires (rôle suspensif, à visée symptomatique.)ET/OU
o Anti-arthrosiques, antalgiques spécifiques de l'arthrose à effet retard (après quelques mois) mais sans pouvoir chondro
protecteur, de type ART50, Chondrosulf et Structum.
p Viscosupplémentation, par inj intra-articulaire de produit visqueux, type Synvisc, 1 inj/semaine pendant 3 à 5 semaines.
q Application d'agents physiques, tel la boue, la Paraffine, les Ultrasons et les Infrarouges.
r Appareillage de repos (à visée antalgique et pour limiter les déformations.)
s Rééducation fonctionnelle (visée antalgique, pour limiter les déformations et pour maintenir l'amplitude des mouvements.)
t Hygiène articulaire (pour entretenir la fonction de l'articulation.)
u Crénothérapie ou cures thermales.
Synoviorthèse, chimique ou isotopique contre-indiquée (aggrave la destruction du cartilage.)
En cas de poussée congestive
n Corticothérapie, en infiltration intra-articulaire espacées, au max 4 inj/an au même siège et jamais sur articulation sèche.
Traitement chirurgical
n Traitement préventif des lésions arthrosiques et de leur aggravation.
o Traitement palliatif à la recherche de l'indolence et des meilleurs possibilités fonctionnelles de l'articulation ou de la
totalité du membre.
IX- ÉVOLUTION : L'évolution se fait parfois vers l'aggravation progressive en présence de facteurs mécaniques qui l'entretiennent, d'où l'intérêt de les corriger (surpoids, troubles de la statique.) L'évolution se fait plus rarement vers la destruction rapide, avec un aspect évolutif particulier au niveau de la hanche et le genou entraînant des douleurs avec impotence fonctionnelle majeure.
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