mardi 11 janvier 2000

TRAUMATISMES PEDIATRIQUES ENFANT BEBE

LES TRAUMATISMES PEDIATRIQUES (I)

I-INTRODUCTION : Les traumatismes de l’enfant surviennent sur un os dynamique. Les fractures peuvent alors se remodeler et se corriger comme elles peuvent s’amplifier et se déformer.

II-SIÈGE :

1-Les fractures diaphysaires: Généralement bénignes, guérissant d’autant plus vite que l’enfant est plus jeune. Le défaut
de réduction est toléré, voir souhaitable (car la réduction peut entraîner un allongement de l’os de 1 à 2 cm) Seule la rotation n’est pas
tolérée. Le traitement est le plus souvent orthopédique.

2-Les fractures épiphysaires et épiphyso-métaphysaires (extrémités): Toujours graves car touchant les surfaces articulaires et le cartilage de croissance, compromettant la congruence articulaire et la croissance des os. Le traitement est alors chirurgical mais doit être atraumatique avec des moyens d’ostéosynthèse non-encombrants et adaptés.

III-BILAN CLINIQUE : Le bilan clinique (parties molles, nerfs et vaisseaux) est la règle. La mobilisation et la palpation sont inutiles. Une fracture ouverte constitue une urgence.

IV-TRAIT DE FRACTURE :

La fracture peut être 1-Complète. 2-Incomplète avec rupture d’une corticale et respect de la corticale opposée et du périoste, c’est la fracture en bois vert. 3-Avec tassement des corticales entraînant une boursouflure, c’est la fracture en motte de beurre.

V-DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL :

  • Il faut savoir différencier la fracture et le cartilage de croissance.

  • Il faut savoir reconnaître un traumatisme infra-radiologique révélateur de

-Une infection (ostéomyélite ou ostéo-arthrite.) -Une tumeur (sarcome d’Ewing ou ostéosarcome.)

➲Il faut penser aux terrains particuliers

-
Une fracture multiple et récidivante oriente vers une maladie osseuse constitutionnelle (ostéogenèse imparfaite ou maladie de l’Obstein)

-
Une fracture qui ne consolide pas après un traitement orthopédique correct oriente vers une neurofibromatose.

-Des fractures d’ages différents orientent vers le syndrome des enfants battus.

VI-COMPLICATIONS – SÉQUELLES :

  1. Le syndrome des loges: Doit être une hantise permanente.

  2. L’hypercroissance ou allongement: Suit une fracture métaphysaire parfaitement réduite. Elle est peu évolutive.

  3. Le raccourcissement: Elle peu ou pas évolutive si elle est liée à un chevauchement diaphysaire et évolutive si elle est liée à une atteinte du cartilage de croissance. Le raccourcissement dépend de l’age et de la lésion.

  4. L’angulation: L'angulation diaphysaire est régressive d’autant plus que l’enfant est jeune. Par contre, l’angulation
    épiphysaire et métaphysaire est grave et évolutive.

  5. Les troubles rotatoires: Sont l’apanage des fractures diaphysaires, ils ne sont jamais régressifs et peuvent entraîner des raideurs articulaires.

VII-LES TRAUMATISMES DU CARTILAGE DE CROISSANCE : A-RAPPEL SUR LE CARTILAGE DE CROISSANCE: Le cartilage de croissance est soit épiphysaire ou discoïde, soit métaphysaire ou de conjugaison. Il est formé par une succession de couches allant de la métaphyse à l’épiphyse

  1. La lame basale.

  2. La couche de cellules germinales.

  3. La couche de cellules en colonnes, baignant dans un stroma riche en collagène.

  4. La couche de cellules hypertrophiques.

  5. Le fond de calcification par pénétration de la vascularisation épiphysaire et les phénomènes biochimiques. B-LA CLASSIFICATION DE SALTER ET HARRIS: 1-Le type I: Décollement épiphysaire pur, le trait passe par la couche de cellules hypertrophiques. Le pronostic est bon car la couche de cellules germinales est intacte. 2-Le type II: Le plus fréquent, le trait traverse le cartilage de croissance et remonte pour détacher un coin métaphysaire. Le pronostic reste bon. 3-Le type III: Le trait de fracture traverse le cartilage de croissance pour se terminer dans l’épiphyse, réalisant une fracture articulaire. Le pronostic est réservé et la réduction doit être anatomique. 4-Le type IV : Le trait traverse le cartilage pour séparer en coin l’épiphyse de la métaphyse. Le pronostic est mauvais car il y a risque d’épiphysiodèse. 5-Le type V: Ecrasement du cartilage, il est infra-radiologique et diagnostiqué en phase de séquelles. Il peut s’associer aux autres types entraînant une déviation par épiphysiodèse suite aux anastomoses épiphyso-métaphysaires.

Selon l’importance de l’épiphysiodèse et l’age de l’enfant, la croissance peut reprendre et rompre le pont osseux. Si le pont ne se rompt pas, l’évolution se fera vers la déviation et le raccourcissement, entraînant des séquelles d’autant plus marquées que l’age est jeune, que le pont osseux est important et que la participation du cartilage à la croissance est importante.

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