mardi 4 janvier 2000

Sida et infection a VIH

Sida et infection a VIH

I-EPIDEMIOLOGIE:

Dans le monde, selon l'OMS (données de 1999), 34.3 millions de personne ont été infectés par le VIH depuis le début de l'épidémie jusqu'à ce jour et 18.8 millions en sont morts pour la plus grande part en Afrique sub-saharienne. L'épidémie compte 15000 nouvelles infections chaque jour.

En Algérie, le nombre total de cas notifié jusqu'à la fin 2000 est de 468 cas de Sida et 997 cas de séropositifs avec un sexe ratio de 2.5 (3 hommes pour une femme.) La tranche d'age la plus touchée est comprise entre 20 et 49 ans.

II-MODES DE TRANSMISSION: Le virus est présent dans de nombreuses humeurs et liquides organiques comme le sperme, les secrétions cervico

vaginales, le sang mais aussi la salive, les larmes, les urines, les secrétions purulentes…etc. Cependant, les liquides biologiques qui jouent le rôle principal dans la transmission sont le sang et les secrétions sexuelles. Pour que le virus puisse se transmettre, il faut qu'il y ait:

  • Une densité virale importante.

  • Une porte d'entrée muqueuse (génitale, anale, buccale) ou cutanée (plaie, lésion ouverte) ou passage transplacentaire.

A- Transmission sexuelle: Constitue la voie principale de contamination, surtout le mode hétérosexuelle. Elle se fait lors 
du contact entre les secrétions sexuelles et les muqueuses génitales. Les facteurs susceptibles d'augmenter le risque de
contracter le virus sont: 

Les antécédents de MST ulcérantes ou non ulcérantes (lésions muqueuses, nombre de CD4 élevé) augmentent le risque de 2 à 6 fois.

Le stade avancé de l'infection.

Les relations anales et sexuelles pendant les règles quand c'est la femme qui est contaminée
Lors d'une contamination hétérosexuelle, le risque est doublé lorsque c'est l"homme qui est infecté. 
B-Transmission sanguine: Soit lors de: 

Transfusion sanguine par du sang total ou de ses dérivés (fractions coagulantes.) Le risque est proche de 100%. Cette voie de transmission tend à diminuer depuis l'obligation du dépistage systématique du VIH de tous dons de sang et l'élimination des dons de personne ayant eu ou ayant encore des comportements à risque.

❶ La toxicomaniela transmission se fait après partage de seringues contaminées. Elle est majorée par les pratiques sexuelles à risque. ❶L'exposition professionnelle a un risque estimé à 1%.Par piqûre avec du matériel souillé avec du sang contaminé. C-Transmission materno-fœtale: Cette transmission obéit à plusieurs mécanismes et peut de ce fait survenir tout au long de la grossesse, In-utéro (35%) mais aussi et surtout en périnatal (65%)(per-partum, post-partum et allaitement.) ❶La transmission tardive, plus fréquente, a lieu:

  • Lors d'échanges sanguins mère-enfant juste avant ou durant le travail.

  • Par voie ascendante à partir des voies génitales de la mère en fin de grossesse.

  • Lors du passage de l'enfant dans la filière génitale par contact cutanéo-muqueux ou par déglutition de sang ou de

secrétions maternelles. Que l'accouchement ait lieu par voie génitale ou par césarienne. 
Certains facteurs majorent le risque de transmission: 

Séropositivité accompagnée de signes cliniques.

Taux de CD4 inférieur à 200/mm3.

Antigénémie P24 positive.

❶ La transmission par allaitement: Le risque de contamination se voie alors doublé ou triplé. Il est encore accru lorsque la mère se contamine pendant la période d'allaitement.

III-CLINIQUE:

Après exposition au VIH, 2 éventualités sont possibles: 
A-Il n'y a pas d'infection
B-Il y a infection, on observe alors différents stades: 

Le stade de primo-infection: C'est une période de haute contagiosité car la virémie libre est importante. Elle est:

  1. Asymptomatique dans 80% des cas.

    1. Dans les 20% restants, le tableau observé évoque à s'y méprendre:

        • Une "MonoNucléose Infectieuse" qui apparaît 3 à 4 semaines après la contamination. Se résumant à:

        • - De la fièvre. -Un amaigrissement.
        • -Des sueurs. -Un mal partout, une patraquerie.
        • -Une asthénie.
      • Parfois, un "rash cutané".

• Parfois une "polynévrite"
Sur le plan biologique, on peut retrouver: 

-
Un syndrome mononucléosique. - Une Leucopénie.

-
Une Thrombopénie.

Cet ensemble de symptômes régresse en une dizaine de jours et on peut retrouver le virus ou ses Antigènes solubles (surtout le P24 et le P25) dans le sang.

Le stade de séropositivité: La séroconversion apparaît 8 à 12 semaines après la primo-infection (dure 8 à 10 ans en moyenne) avec l'apparition des Anticorps (d'abord AC anti-GP160, anti-GP120, anti-P24 puis progressivement contre l'ensemble des protéines du virus) et la disparition du virus dans le sang.

  1. Cette longue période de séropositivité est quasi-asymptomatique.

  2. Seul un faible pourcentage présente un syndrome de "lymphoadénopathies chroniques" définit par l'existence d'adénopathies touchant au mois 2 sites ganglionnaires extra-inguinaux évoluant depuis plus de 3 mois en dehors de toutes autres causes d'adénopathies.

La surveillance biologique constitue le seul moyen de suivre l'évolution de l'infection.

❸ Le Sida ou Syndrome d'ImmunoDéficience Acquise: C'est le stade ultime de l'infection. Il associe des signes cliniques ou des cancers caractéristiques d'une immunodéficience cellulaire ("sarcome de Kaposi", "lymphomes cérébraux") avec des preuves biologiques d'infection à VIH. L'espérance de vie est à ce stade entre 6 mois et 2 ans. Le malade est emporté suite à des infections opportunistes:

Parasitaires: "Pneumonie à 'Pneumocystis carnii'", "toxoplasmose cérébrale", "cryptosporidiose intestinale"…etc.

Virales: "Infections à 'CytoMégaloVirus'", "infections à 'Herpès'", "leucoencéphalite multifocale progressive"…etc.

Fongiques: "Candidose digestive", "pulmonaire", "cryptococcose neuro-méningée", "aspergillose cérébrale" ou disséminée…etc.

Bactériennes: "Tuberculose extra-respiratoire", "mycobactériose atypique"…etc.

IV- TRAITEMENT:

A-Traitement des maladies opportunistes: Il est dit "prophylaxie primaire", il contribue à éviter l'apparition de la "pneumocystose" de la "toxoplasmose", des "mycobactériose" et des infections à 'CMV'. Ces infections secondaires peuvent pour certaines être traitées efficacement par des antibiotiques, des antimycosiques, des antiparasitaires et des antiviraux mais d'autres restent non seulement difficiles à diagnostiquer, mais difficiles voire impossible à traiter.

A la suite d'une infection secondaire, le risque de rechute peut être important:

  • Car les traitements utilisés –lorsqu'ils existent- bloquent le développement microbien mais ne détruisent pas l'agent causal (ex: infections à 'Pneumocystis carnii', à 'Toxoplasma' et à 'CMV'.)

  • En plus, à cause de l'immunodéficience persistante, de nouvelles infections dues à ces germes peuvent se développer. Chaque fois que cela est possible, un traitement d'entretien ou "prophylaxie secondaire" est instauré après la survenue

d'un épisode infectieux.

B-Traitement anti-VIH: Il était centré pendant longtemps sur la Monothérapie à l'AZT, puis vint l'ère des bithérapies puis des trithérapies incluant une anti-protéase qui a une efficacité antivirale démontrée et permet d'améliorer les défenses immunitaires. Cette trithérapie est excessivement coûteuse et n'est pas à la portée de tous les pays.

Pour obtenir des résultats durables, il convient de suivre le traitement de façon prolongée sans interruption et à des doses suffisantes pour avoir une diminution significative de la virémie et éviter les résistances.

Ce traitement associe plusieurs médicaments ayant des sites d'action différents pour avoir une efficacité maximale avant l'apparition de variants résistants. La multithérapie la plus efficace associe 2 équivalents nucléosidiques inhibiteurs de la reverse transcriptase et un inhibiteur des protéases.

Le schéma de traitement est individuel et doit prendre en compte plusieurs critères:

L'évolutivité de la maladie.

Les contraintes liées aux molécules choisies.

La possibilité d'un contrôle clinique et biologique. 
C-Prévention

Faire des compagnes d'information et de sensibilisation.

Prévention de la transmission sexuelle
-Eviter les contacts sexuels avec des sujets infectés ou à risques ainsi que la multiplicité des partenaires. 
-Utiliser les préservatifs. 

Prévention de la transmission sanguine: -Contrôle systématique anti-VIH de tous dons de sang et traitement des dérivés du sang par les procédés détruisant

le virus. 
-Elimination des dons de sujet ayant un comportement à risque après un interrogatoire minutieux. 
-Adopter un matériel à usage unique (professionnel ou individuel.) 

Prévention de la transmission materno-fœtale
-Contre-indiquer les grossesses chez les femmes séropositives. 
-Contre-indiquer l'allaitement chez les femmes séropositives enceintes et leur proposer un avortement thérapeutique.

Contrairement à ce que l'on pense, le virus n'est pas transmis: -Par les insectes, les aliments, l'eau, la voie orale ou feco-orale et la voie aérienne (toux, éternuement…etc.) -A travers une peau saine. -Par les cuillères, les fourchettes et le linge non souillé de sang ou d'autres liquides organiques d'un séropositif. -Par les crachats, les poignées de main, le téléphone, les poignets de portes, les jouets, les douches et toilettes et les piscines.

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