dimanche 9 janvier 2000

LA DERMATOLOGIE PEDIATRIQUE

LA DERMATOLOGIE PEDIATRIQUE

I-INTRODUCTION : Les problèmes cutanés représentent 20 à 30% des consultations en pédiatrie.

II-RAPPEL SUR L’EXAMEN DERMATOLOGIQUE : A-ANAMNESE : Recherche

  • Le début de la dermatose. • La localisation.

  • Les signes fonctionnels (prurit.) • Les antécédents familiaux de dermatose ou d’atopie. B-EXAMEN CLINIQUE :

  • L’enfant doit toujours être entièrement nu.

  • Il faut examiner tous les revêtements cutanés, sans oublier le cuir chevelu, les plis, derrière les oreilles et dans les oreilles, les ongles et les muqueuses(buccale, vulvaire, anale, etc.)

  • L’examen dermatologique proprement dit comporte 3 phases

1-Identifier la lésion élémentaire: ™ Lésion érythémateuse plane et circonscrite, dite macule. ™ Lésion érythémateuse bien circonscrite mais surélevée en relief, dite papule. ™ Lésion à contenu liquide clair, dite vésicule. ™ Lésion à contenu louche et purulent, dite pustule. ™ Décollement de l’épiderme à Lc, dite bulle. ™ Lésion purpurique, dite pétéchie, qui diffèrent des lésions érythémateuses par la couleur et la virto-pression. ™ Présence de squame ou de croûte.

2-Faire le groupement lésionnel: Lésion isolé ou disséminée dans tous le corps. 
3-Préciser la topographie: Au niveau du visage, du dos ou des mains = lésion influencée par le soleil. Au niveau des 
plis de flexion = dermatite atopique du nourrisson. Au niveau des plis d’extension = psoriasis. 

III-LES INFECTIONS CUTANEES : Elles sont dues à un déséquilibre local multifactoriel, soit par perte du revêtement cutané, soit par dermatose préexistante, ellemême favorisé par l’affaiblissement des défenses (déficit immunitaire congénital ou acquis.)

A-LES INFECTIONS BACTERIENNES :

1-L’IMPETIGO : C’est une dermo-épidermite contagieuse évoluant par petites épidémies, causée par le Staphylocoque doré et/ou le Streptocoque α ou β hémolytique. -La clinique: La lésion élémentaire de type bulle, surmontant une base érythémateuse, vésiculeuse ou pustuleuse, qui

se rompe et se couvre d’une croûte jaunâtre (lymphe et sang.) -Les complicationssurviennent en l’absence de traitement, Soit locales, à type d’abcès, pyodermite et lymphangite, ou générales de type scarlatine et glomérulonéphrite post-streptococcique. -Le traitement symptomatique repose sur

  • L’éviction scolaire jusqu’à guérison clinique avec. • Application d’une pommade antibiotique locale. -Le traitement spécifique associe

  • L’Oxacilline (Britsopen*) à 100 mg/kg/jr avec la Pristinamycine à 50 mg/kg/jr pour le Staphylocoque.

  • La Pénicilline (Ospen*) à 100.000 UI/kg/jr, si allergie, Erythromycine à 50 mg/kg/jr en 2 prise pour le Streptocoque.

  • La C1G (Céfacidal*) à 100 mg/kg/jr pour les 2 germes en même temps.

2-L’ERYSIPELE : C’est une dermo-hypodermite, causée par le Streptocoque β hémolytique le plus souvent.

-La clinique montre un début brutal marqué par un syndrome infectieux avec céphalées pendant 1 ou 2 jours. La phase d’état se révèle par un placard érysipélateux rouge, induré et délimité par un bourrelet érythémateux. Il s’y associe des adénopathies inflammatoires, symétriques "en ailes de papillon".

-La biologie révèle une hyperleucocytose à PNN, des ASLO parfois élevés et un syndrome inflammatoire fait d’une VS accélérée, CRP élevée (6 à 12), fibrinogène élevé et hyper-α2-globuline. -Les complications sont à type de phlébite profonde et de phlegmon à court terme, et de septicémie, de RAA et de GNA à long terme. -Le traitement préventif repose sur

  • L’hygiène profonde et soigneuse avec • Traitement de la porte d’entrée.
    -Le traitement curatif utilise 

  • La Pénicilline à 100.000 UI/kg/jr en 2 ou 3 prises d’abord par voie parentérale, puis orale, pendant 10 à 15 jours. En cas d’allergie, Erythromycine à 50 mg/kg/jr

3-LE FURONCLE : C’est une folliculite suppurée causée par le Staphylocoque. Le traitement repose sur les antibiotiques antistaphylocoque avec traitement local(pansement humide.)

4-L’ANTHRAX.

5-LA STAPHYLOCOCCIE MALIGNE DE LA FACE : Survient après une manipulation intempestive d’un furoncle de la région naso-labiale.

-La clinique associe des signes généraux à type de fièvre à 40° avec frissons, tuméfaction ± étendue de la face qui est recouverte de vésiculo-pustules. -L’évolutionest grave en l’absence de traitement, elle se fait vers la cellulite orbitaire et la thrombophlébite du sinus caverneux. -Le traitement ne se conçoit qu’en milieu hospitalier associant une double antibiothérapie antistaphylocoque.

B-LES INFECTIONS VIRALES :

1-L’HERPES : Causé par l’Herpès virus simplex type I au niveau de la face et le type II en période néonatale (entre 6 mois et 4 ans.) -La clinique révèle un refus d’alimentation par dysphagie avec un herpès récurant à l’occasion de fièvre ou de stress. -Le traitement curatif repose sur l’Aciclovir en cas de déficit immunitaire.

2-LA VARICELLE : C’est une infection évoluant par petites épidémies hiverno-printanières, causée par l’Herpès virus varicelle-zona. L’incubation dure 10 à 20 jours. -La clinique associe en phase de début une fièvre à 38° avec éruption scarlatiniforme fugace, en phase d’état, elle se

traduit par un exanthème, c’est une éruption maculeuse prurigineuse qui devient vésiculeuse puis évolue vers la dessiccation. Les lésions sont d’age différent, type énanthème avec vésicules érosives au niveau de la muqueuse buccale.

-Les complications sont à type de surinfection bactérienne, syndrome de Reye(neurologique et hépatique) et d’atteinte pulmonaire chez l’immunodéprimé.

3-LE ZONA : C'est la réactivation de l’infection varicelle-zona. C’est une éruption localisée ou dermatose.

C-LES INFECTIONS MUCOSIQUES ou DERMATOSE CUTANEO-MUQUEUSE :

1-LE MUGUET BUCCAL : C’est une stomatite aiguë à Candida albicans. -La cliniqueassocie de fines granulations blanchâtres, formant parfois un enduit blanchâtre sur la muqueuse buccale d’où il peut s’étendre et donner une pharyngite et une œsophagite candidosique. -Le traitement repose sur

  • Le gargarisme par du SB 4 fois par jour. • L’application biquotidienne de bleu de méthylène.

  • L’application locale d’Amphotérricine ou de Fungizone. La voie orale est contre-indiquée en cas de dysphagie ou de brûlure.

2-LES TEIGNES DU CUIR CHEVELU :

a-LA TEIGNE TENDANTE : Plaque alopécique érythémateuse bien limitée.

b-LA TEIGNE SUPPUREE : Plaque arrondie de 3 à 5 cm à bord net et dont la surface est criblée d’orifices folliculaires purulents.

c-LA TEIGNE FAVIQUE : Plaque d’alopécie recouverte de croûte épaisse et irrégulière de coloration jaunâtre. -Le traitement local repose sur

  • Le rasage du cuir chevelu, 2 fois par semaine.

  • L’application d’Alcool iodé à 1% et la Dactarine 2 fois par jour. 
    -Le traitement général utilise la Griséofulvine à 15 – 20 mg/jr au milieu des repas pendant 2 à 4 semaines. 

IV-LA DERMATITE ATOPIQUE : 
-C'est une dermatose érythémato-vésiculeuse et prurigineuse survenant chez un sujet génétiquement prédisposé et 
pouvant développer d'autres affections atopique tel l'asthme.
-La fréquence est de 3% chez les enfants, débute tôt dans la vie, surtout entre 2 et 4 mois. Le développement de cette
affection implique des facteurs génétique et environnementaux. 
-La clinique varie selon l'age 

Avant l'age de 2 ans, la lésion élémentaire est une plaque érythémato-papuleuse à limite imprécise, recouverte par de multiple vésicules donnant un aspect suintant à la lésion. Sa topographie est très évocatrice, au niveau du visage, prédominant au niveau des régions convexes (joues, menton et front) et respectant le nez, la région péri-buccale et péri-orbitaire. Elle s'accompagne de prurit intense favorisant la rupture des vésicules et la surinfection des lésions.

Après l'age de 2 ans, la dermatite se modifie dans son aspect et sa topographie, c'est un placard érythématosquameux lichénifié (épaississement de l'épiderme), siégeant surtout au niveau des plis de flexion (creux poplité, pli du coude, nuque et sillon rétro-auriculaire.)

-La complication majeure est l'infection cutanée avec son retentissement pondéral et général. -L'évolution de la dermatite atopique se fait dans 40 à 60% des cas vers la persistance au delà de l'enfance et dans 30% des cas vers le relais par l'asthme ou l'association des 2. -Le traitement local repose sur

  • Le control du risque de surinfection par un bain quotidien à l'eau tiède avec du savon liquide antiseptique suivi d'un rinçage abondant.

  • La lutte contre la sécheresse cutanée par l'application cutanée d'une crème hydratante ou de l'huile d'amande douce.

  • La lutte contre l'inflammation par un dermocorticoïde faible pour éviter l'effet systémique, chaque jour jusqu'à 
    amélioration des lésions, puis 1 jr/2 puis 1 jr/3 pour éviter le phénomène de rebond. 

- Le traitement général repose sur les antihistaminiques, sur l'antibiothérapie en cas de surinfection et sur le régime
d'exclusion alimentaire lorsque la cause alimentaire est établie dans le déclenchement ou l'aggravation des lésions. 

V-L'ERYTHEME FESSIER DU NOURRISSON :

A-LA MALADIE DE LEINER MOUSSOUS: C'est une dermite sudorique de siège, fréquente, liée à des facteurs mécaniques où l'occlusion des couches absorbantes et la macération jouent un rôle capital. Le diagnostic est clinique avec des lésions bipolaires et la guérison est facile en éliminant l'agent causal.

B-L'ATTEINTE PRIMITIVE DES CONVEXITES: C'est une dermite en "W", la plus fréquente, surtout entre 6 et 11 mois -La clinique réalise une plaque érythémateuse rouge-vif au niveau des zones de frottement des couches, qui peut s'étendre tout en respectant le fond des plis, la région anale et périnéale. Lorsque le nourrisson est allongé, les cuisses relevées, on retrouve la lettre W dessinée. La surinfection est possible, surtout par le Staphylocoque et le Candida albicans.

C-L'ATTEINTE PRIMITIVE DES PLIS: Réalise un érythème du fond des plis, pouvant s'éroder. La surinfection au Candida est peu fréquente. C'est une dermite squameuse du cuir chevelu, associée à une dermite érythémateuse de siège touchant les plis inguinaux et inter-fessiers réalisant une érythrodermie desquamative. D'autres lésions apparaissent au niveau des sillons rétro-auriculaires, des creux axillaires et de l'ombilic.

-L'évolution est de règle bénigne, les lésions disparaissent après 15 jours. Mais des complications peuvent survenir, surtout en cas de mauvaise hygiène ou d'application de corticoïdes locaux.

-Les complications sont dominées par la septicémie.

-Le traitement préventif allie

  • Hygiène des nourrissons.

  • Lutte contre l'irritation du siège par les selles et l'urine par pose d'une couche de coton.

  • Laisser l'enfant nu autant que possible.

  • Bain de Permanganate de K, 1 comprimé dilué dans 10 l d'eau.

  • Eosine aqueuse à 2% en application locale.

  • Vaseline salicylé à 1% sur le cuir chevelu.

  • Dérivés d'Hémidazole type Pevanyl* en cas de surinfection mycosique.


0 comments :

Laisser un commentaire

Vous aimez, vous n'aimez pas ! Votre avis? Un point de vu? Une correction ou un ajout. Une contribution ou une proposition.. Vous êtes les bienvenus à vous exprimer librement. Vous avez à votre portée des simleys ;) Pour revenir à la page principale: cliquez ici: http://mehdi-mehdy.blogspot.com