LA SCLEROSE LATERALE AMYOTROPHIQUE
I-DEFINITION :
La sclérose latérale amyotrophique "SLA" se définit anatomiquement par la dépopulation neuronale de la corne antérieure de la moelle associée à la dégénérescence progressive du cordon antéro-latéral qui s'étend aux noyaux bulbaires du tronc cérébral, à l'exception de ceux des oculomoteurs.
II-EPIDEMIOLOGIE : L'incidence de la SLA est de 1 à 2 cas /100.000 habitants/ans. Il existe une prédominance masculine (1.5/1) L'age de début est entre 50 et 60 ans mais elle peut survenir à tout age. Des cas familiaux sont notés dans 7 à 10% des cas, le mode de transmission étant autosomique dominant. Plusieurs théories ont essayé d'expliquer l'étiopathogénie de la SLA
- L'hypothèse virale (virus de la poliomyélite, Entérovirus, etc.)
- L'hypothèse toxique (surtout le plomb.)
- L'hypothèse hormonale (androgènes.)
- L'hypothèse biochimique par accumulation d'ADN anormal dans le corps cellulaire des motoneurones.
III-ANATOMIE PATHOLOGIQUE :
On note
™ Une atteinte constante des cornes antérieures de la moelle.
™ Une gliose astrocytaire (dépopulation neuronale) prédominante sur le renflement cervical.
™ Une atteinte de la voie pyramidale avec démyélinisation du cordon antéro-latéral.
™ Une atteinte constante du tronc cérébral, surtout des noyaux du V, VII, IX, X, XII. Les noyaux oculomoteurs sont
toujours épargnés. ™ Une atteinte hémisphérique avec lésions dégénératives au niveau de la capsule interne (bras postérieur.) Une gliose sous-corticale et des lésions peu marquées sur la frontale ascendante.
IV-DIAGNOSTIC CLINIQUE : Type de description: La sclérose latérale amyotrophique commune ou brachiale
Troubles moteurs avec
1. Un syndrome paréto-amyotrophique de début le plus fréquemment brachial.
- Le déficit musculaire débute à l'extrémité distale d'un membre supérieur et suit une évolution ascendante.
- L'amyotrophie intéresse d'abord le court abducteur du pouce, les interosseux, l'éminence thénar et hypothénar réalisant la main de singe puis la main en griffe. Elle s'étend ensuite vers l'avant-bras, le bras, la ceinture scapulaire, les muscles du tronc, ceux de la nuque et les mêmes muscles de l'autre membre mais de façon asymétrique et asynchrone.
- Parfois, il s'y associe un amaigrissement du malade donnant un aspect caractéristique de la maladie.
- Des crampes, qui constituent le symptôme initial et qui disparaissent à l'apparition de l'amyotrophie.
- Un syndrome pyramidal avec
- Une hypertonie spastique prédominante sur les membres inférieurs affectant la marche.
- Réflexes O-T polycinétiques et diffusés.
- Un clonus du pied et de la rotule.
- Des réflexes médians de la face exagérés.
- Un signe de Babinski bilatéral inconstant.
- Fasciculations, spontanées ou provoquées par le froid, caractéristiques de la maladie. Leur présence dans un territoire éloigné (langue) est très évocatrice.
- Un syndrome bulbaire qui conditionne toujours le pronostic vital avec
- Amyotrophie de la langue et fasciculations.
- Difficulté à fermer la bouche par atteinte des muscles buccaux avec paralysie labio-glosso-laryngo-pharyngée et rejet de liquide par le nez et fausses routes alimentaires.
- Une voie nasonnée puis inarticulée. Ce stade de paralysie annonce l'issue fatale de la maladie.
- Rire pleuré spasmodique dû au syndrome pseudo-bulbaire.
V-EVOLUTION : La durée moyenne de la maladie est de 3 ans. La mort survient par insuffisance respiratoire favorisée par les infections broncho-pulmonaires et les atélectasies.
VI-FORMES CLINIQUES :
A. Formes symptomatiques:
- Formes amyotrophiques: Ce sont des formes pseudo-polynévritiques avec début distal au niveau des membres inférieurs, un steppage à la marche et une abolition de S1 (réflexe achilléen.)
- Formes pseudo-myopathiques: De début proximal au niveau des ceintures.
- Formes pseudo-poliomyélitiques.
- Formes monoplégiques.
B. Formes extensives:
- Association SLA + Maladie de Creutzwald Jacob.
- Association SLA + Maladie d'Alzheimer.
- Association SLA + Maladie de Parkinson + Démence.
C. Formes bulbaires pures: Avec pronostic rapidement fâcheux.
VII-DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :
A. EMG: Confirme l'atteinte neurogène périphérique de type corne antérieure en montrant
- oLa présence d'une activité spontanée faite de potentiels de fasciculations.
- oDes VCN normales.
- Ponction lombaire: Elle peut être normale ou discrète, elle montre
- o Une hyperprotéinorachie.
- Examens radiologiques: La myélographie est normale.
VIII-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : 9 La myopathie cervicarthrosique ou canal cervical étroit. 9 L'hyperparathyroïdie. 9 Les avitaminoses B12et B6. 9 Les dysglobulinémies.
IX- TRAITEMENT :
Il n'existe aucun traitement curatif.
9 L'hypothyroïdie.
A. Traitement symptomatique: ¾ Psychothérapie. ¾ Kinésithérapie. ¾ Traitement des complications du décubitus. ¾ Oxygénothérapie ou ventilation assistée. ¾ Traitement de la spasticité par le Baclofène en sous-cutané. ¾ Le traitement actuel utilise le Riluzole en Cp 50mg à raison de 2 Cp/jr une à 2 heures avant les repas.
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