L’ETUDE CYTOBACTERIOLOGIQUE DES INFECTIONS URINAIRES
Les infections urinaires sont très fréquentes et très graves chez la femme enceinte, le diabétique et l’immunodéprimé. Elles sont dues le plus souvent à des BGN et en particulier aux genres ‘Escherichia coli’, ‘Proteus’, ‘Serratia’ et parfois à des ‘Staphylocoques blancs’. Ces germes sont incriminés dans les infections communautaires. Pour les infections nosocomiales et en plus des germes sus-cités, on rencontre aussi le groupe ‘KES’ (Klebsiella-Entérobacter-Serratia) et le ‘Pseudomonas’. Les infections urinaires évoluent souvent vers une guérison rapide. Mais parfois, elles évoluent vers la persistance et l’extension vers le parenchyme rénal d’où risque de septicémie et de néphrite.
I-DIAGNOSTIC : A-Prélèvement : Il doit être fait avec beaucoup de soins car c’est un prélèvement facile et naturel.
-Chez l’adulte et l’enfant jeune : On recueille les urines de préférence le matin après avoir fait un lavage soigneux avec une solution antiseptique. On rince le méat à l’eau et on élimine la 1e partie de la miction pour recueillir le milieu du jet dans un flacon stérile.
- Chez l’enfant : On nettoie soigneusement la région périnéale puis on fixe un sac collecteur en plastique à l’aide d’un adhésif. Ce sac ne doit par être laissé plus de 30mn. Au-delà de ce délai, le sac devra être remplacé après avoir refait le nettoyage.
- Chez les porteurs de sondes à demeure : On clampe le tuyau d’évacuation pendant 10mn pour laisser les urines s’accumuler en amant puis on ponctionne la tubulure après désinfection à l’alcool iodé. B-Acheminement : Le transport au laboratoire doit être rapide. S’il doit dépasser 30mn, le flacon devra être placé dans un récipient contenant de la glace. Il doit toujours être accompagné d’une fiche de renseignement. C-Techniques de mise en évidence : 1-L’examen direct : Sert à :
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- La numération des éléments figurés (Leucocytes et hématies) à l’aide d’une cellule de numération (cellule de Nageotte ou cellule de Malassez). Le résultat est exprimé en Leucocytes/mm3 et érythrocytes/mm3.
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- L’appréciation de l’abondance, la morphologie et l’aspect tinctorial des germes après coloration de Gram.
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- L’analyse microscopique pourrait suffire à elle seul pour les urines normales.
2- L’uroculture : Elle est à la fois quantitative et qualitative. La plupart des germes responsables d’infections urinaires ne sont pas exigeants. Alors on utilise des milieux comme la gélose nutritive ou la gélose lactosée au Bromo-Crésol Pourpre ‘BCP’ ou éventuellement la gélose au sang s’il y a présomption de Streptocoques ou de germes exigeants. L’ensemencement doit répondre à un double but ; De dénombrer et d’isoler la ou les bactéries en cause en obtenant des colonies bien distinctes en faisant appel à l’une des méthodes suivantes :
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- La méthode originelle de Kass.
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- La méthode simplifiée de Veron : On prélève 2 gouttes de 0.05ml chacune (soit 0.1ml) et on pratique une dilution à 1/100. On obtient 10ml de solution d’où on prélève encore 2 gouttes de 0.05ml chacune et on les étale sur une boite. Le résultat est multiplié par 1000 (100 pour les 2 premières gouttes et 10 pour les secondes).
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- La méthode des anses calibrées.
La durée d’incubation est de 24 à 48 heures.
3-L’interprétation :
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- Bactériurie <103élément/ml => Absence d’infection.
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- Bactériurie > 105 élément/ml => Infection certaine.
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- Bactériurie entre 103 et 105 élément/ml => Confrontation des données cliniques et bactériologiques.
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- Leucocyturie significative >10 éléments/mm3 (soit 104 élément/ml) mais il y a des cas litigieux.
Eléments de discussion | S | |||||
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Leucocyturie significative | Bactériurie significative | Colonies | Eventualités possibles | ECBU à refaire | Identificationuite à donner | Antibiogramme |
- | - | 0 | ECBU normal | - | - | - |
+ | - | 0 | ∗ Infection décapitée. ∗ Infection à germes exigeant (BK). ∗ Leucocytes extra urinaires. | + | - | - |
∗ Infection à son début. | ||||||
- | + | 1 seul type | ∗ Sujet immunodéprimé. ∗ Simple souillure. | + | + | + |
+ | + | 1 seul type | ∗ Infection typique. | + après traitement | + | + |
- | - | Plus d’un type | ∗ Souillure probable. | - | - | - |
+ | - | ∗ Infection polybactérienne sur | ||||
- | + | Plus d’un type | sonde. | - | - | - |
+ | + |
4- L’antibiogramme : Pour tout ECBU pathologique, un antibiogramme est systématique. On doit utiliser des
antibiotiques qui ont une bonne diffusion dans les voies urinaires.
II- SURVEILLANCE PAR LE LABORATOIRE :
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- Au-cours du traitement, il faut demander une ECBU après 48 heures. La stérilisation des urines doit être rapide. En cas de persistance de la bactériurie, il pourra s’agir soit d’une antibiothérapie insuffisante ou mal adaptée, soit d’une bactérie devenue résistante soit d’une bactérie différente.
- ∗
- Après le traitement, il faut demander une ECBU de contrôle. Dans toutes les infections du tractus urinaire confirmées et traitées avec succès, il convient de garder les résultats antérieurs pour distinguer une rechute (due à la même bactérie) d’une récidive ou d’une réinfection (dues à une autre bactérie).
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