lundi 10 janvier 2000

Cours OSTÉOPOROSE

L'OSTÉOPOROSE

I-DÉFINITION :

L'ostéoporose est un syndrome définit par une réduction de la masse osseuse avec détérioration de la micro-architecture du tissu osseux, aboutissant à une augmentation de la fragilité osseuse et donc du risque fracturaire et ayant comme substratum anatomique un amincissement des corticales et une raréfaction des travées de l'os spongieux sans troubles de la minéralisation osseuse.

II-CLASSIFICATION : n LES OSTÉOPOROSES PRIMITIVES: Les plus fréquentes avec 2 types 1-L'ostéoporose primitive de type 1 ou trabéculaire ou post-ménopausique: Elle est hormono-dépendante et touche surtout l'os spongieux. A l'origine de tassements vertébraux et de fractures des 2 os de l'avant-bras. 2-L'ostéoporose primitive de type 2 ou corticale ou sénile: Touche le sujet âgé de plus de 70ans, non-hormono-dépendante et prédomine sur l'os cortical mais aussi trabéculaire. A l'origine de fractures du col fémoral.

o LES OSTÉOPOROSES SECONDAIRES: Où l'atteinte osseuse est une manifestation d'un processus pathologique
1-Lors d'une corticothérapie, cause la plus fréquente.
2-Causes endocriniennes, de type syndrome de Cushing, hyperthyroïdie et hypogonadisme.
3-Causes mécaniques, tel l'immobilisation et la sédentarité. 4-Causes iatrogènes, tel l'héparinothérapie.
5-Causes toxiques, tel le tabagisme et l'alcoolisme. 6-Causes génétiques, tel la maladie de Lobstein.

III-DIAGNOSTIC CLINIQUE : Type de description: L'ostéoporose post-ménopausique

1-Douleurs osseuses, prédominant sur le rachis, surtout lombaire et dorsal

- Aiguës, intolérables, insomniantes, dues à une fracture ou un tassement vertébral à l'occasion d'une chute, d'un faux-geste, voir spontanément.

-Chroniques, continues, de type mécanique aggravées par l'effort et calmées par le repos. 2-Déformations du squelette, constantes, observées dans les formes évoluées, sans troubles neurologiques avec

  • Cyphose dorsale avec saillie antérieure du sternum et cou éjecté en avant.

  • Hyperlordose lombaire.

  • Réduction de la taille par tassement du tronc, les cotes venant effleurer les crêtes iliaques.

3- Fractures spontanées ou provoquées par un traumatisme, siégeant surtout au niveau de l'extrémité inférieure de l'avant-bras (fracture de pouteau-colles) et des vertèbres.

IV-DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :

Radiologie

1-Radiographie: Révèle
1) Une hypertransparence osseuse diffuse et homogène.

La radio du rachis "profil" révèle 2) Un ou plusieurs tassements vertébraux, cunéiformes, en galette ou cupuliformes uni ou biconcaves, entre D3 et L5 (surtout D11 à L2) sans atteinte des disques. 3) Un aspect de "vertèbre striée", par disparition des travées osseuses horizontales. 4) Un aspect de "vertèbre en verre ou vide", par disparition totale des travées, cernées d'une corticale amincie et bien visible, dite "liseré de Deuil".

Biologie

1-Bilan inflammatoire: Calme. 2-FNS: Correcte. 3-Dosage des marqueurs spécifique de l'ostéoformation (ostéocalcine) et l'ostéorésorption (hydroxyprolinurie de 24hrs): Normaux, sauf dans les ostéoporoses à haut niveau de remodelage.

Histologie

1-Biopsie osseuse avec étude anatomo-pathologique: Révèle
1) Un amincissement de la corticale osseuse.
2) Une atrophie avec raréfaction des travées osseuses et altération de la micro-architecture osseuse.
3) Des bordures ostéoïdes très fines.
4) Un tissu hématopoïétique pauvre avec tendance de la moelle à devenir adipeuse.

V-FACTEURS DE RISQUE (FAVORISANTS LA PERTE OSSEUSE) :

  1. Sexe féminin. 2. Antécédents familiaux d'ostéoporose fracturaire.

  2. Carence œstrogénique post-ménopausique, surtout en cas de ménopause précoce.

  3. Périodes d'aménorrhée. 5. Sédentarité et alitement prolongé.

  4. Maigreur. 7. Anorexie mentale.

  5. Carence alimentaire en Ca et en protéine, surtout en phase de croissance.

  6. Tabagisme et alcoolisme. 10. Toutes autres causes d'ostéoporose secondaire.

VI-DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL : 1) L'ostéomalacie. 2) L'hyperparathyroïdie. 3)Les ostéoses malignes, notamment le myélome multiple dans sa forme décalcifiante, les hémopathies malignes et les

métastases osseuses lytiques. Se traduisant par

-
Des douleurs osseuses intenses et nocturnes. -Une altération de l'état général.

-
Des signes déficitaires neurologiques.

-Un bilan inflammatoire perturbé. -Une image radiologique d'ostéolyse.
4) Les causes d'ostéoporose secondaire car l'ostéoporose post-ménopausique est toujours un diagnostic d'exclusion.

VII-TRAITEMENT : But: Prévenir les fractures

Traitement préventif

Indication: Chez le sujet présentant une ostéopénie

n Hormonothérapie substitutive (œstrogénothérapie) dès la ménopause, à base de 17 β Œstradiol, par voie orale ou transdermique, en traitement continu ou cyclique de 21 jrs/mois avec adjonction de Progestatifs pour éviter la prolifération endométriale et le risque de cancer de l'endomètre.

Contre-indications absolues:

-Cancer du sein. -Cancer de l'endomètre.

-Accidents thromboemboliques.

-Métrorragies inexpliquées. -Héparinothérapie.

NB: Il existe actuellement un médicament agoniste sur l'os et antagoniste sur le sein et l'endomètre, le Paloxifène (Ecrista®) en Cp de 60 mg, 1 cp/jr pendant 3 ans, capable de supprimer le risque de cancer du sein et de l'endomètre.

o Biphosphonates, traitement alternatif de choix avec un puissant effet anti-ostéoclastique.
p Calcitonine synthétique, inhibitrice de l'activité ostéoclastique.

Traitement adjuvant

n Apport vitamino-calcique suffisant, surtout en bas age et chez les sujets âgés.

o Maintient d'un poids idéal et information sur l'effet néfaste des régimes restrictifs.
p Activité physique suffisante, pour optimiser le capital osseux.
q Eviction de l'alcool et du tabac.

Traitement curatif

Indication: Chez le sujet présentant une ostéoporose confirmée
n Traitement stimulant l'ostéoformation, à base de sels de fluor qui multiplie le nombre d'ostéoblastes. Avec
supplémentation vitamino-calcique.

o Traitement inhibant l'ostéorésorption

  • Soit Biphosphonates, type Etidronate (Didronel®) en Cp de 50 mg, 400 mg/jr pendant 2 semaines/trimestre avec supplémentation vitamino-calcique. Ou Fosomax®, 10 mg/jr de façon continue.

  • Calcitonine.
    p Œstrogénothérapie, pour prévenir l'ostéorésorption et comme traitement curatif de l'ostéoporose post-ménopausique.

Traitement des complications

1-En cas de fracture périphérique
n Soins orthopédiques. o Soins chirurgicaux.

2-En cas de fracture ou de tassement vertébral
n Repos au lit. o Antalgiques.
p Soins et nursing.
q Lombostat, pour écourter la durée d'immobilisation.

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