LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
I-DÉFINITION : La polyarthrite rhumatoïde"PAR" est à la fois une maladie du système et un rhumatisme inflammatoire chronique destructeur.
II-ÉPIDÉMIOLOGIE : ™ Age et sexe: La PAR touche essentiellement l'adulte jeune(entre 30 et 40 ans) avec une prédominance féminine (80% des cas.) Elle peut cependant survenir à tout age. ™ Génétique: Il existe une forte prédisposition génétique liée à l'Ag HLA DR4 dans 60% des cas.
III-ANATOMIE PATHOLOGIQUE : La PAR réalise une synovite inflammatoire avec hypertrophie et hyperplasie des cellules de la couche bordante de la synoviale et infiltrat inflammatoire polymorphe.
IV-DIAGNOSTIC CLINIQUE : Type de description: La forme typique
La phase de début commence le plus souvent par une atteinte isolée, symétrique et bilatérale des mains (poignets et doigts) avec 1-Douleurs
• De type inflammatoire, intenses et gênantes, surtout pendant la 2e moitié de la nuit entraînant des réveils nocturnes et nécessitant un temps de dérouillage matinal. 2-Raideur matinale(enraidissement douloureux à prédominance matinale.) 3-Gonflement ± symétrique des poignets, des MCP, des IPP et parfois des gaines tendineuses de la main.
La phase d'état se caractérise par l'atteinte des autres articulations, c'est la polyarthrite rhumatoïde avec
™ Des signes articulaires de type
1-Tuméfaction des genoux avec choc rotulien (+)
2-Douleurs à la pression des pieds, au niveau des MTP, surtout du 5e orteil.
3-Coudes et épaules souvent atteints.
4-Aspect en fuseau des IPP.
™ Des signes extra-articulaires de type 5-Nodules rhumatoïdes dans 10 à 20% des cas, d'apparition tardive, pathognomoniques de la PAR (nodosités souscutanées siégeant électivement au niveau de la face postérieure du cubitus.) 6-Parfois, Syndrome de Sjögren associant xérostomie (sécheresse buccale) et xérophtalmie(sécheresse oculaire.)
7- | Rarement, des manifestations viscérales, apanage des formes sévères, de type | |||
---|---|---|---|---|
• | Péricardite. | • | Pleurésie. | |
• | Nodules rhumatoïdes pulmonaires. | • | Amylose rénale et | • Vascularite. |
La phase de déformation où le diagnostic devient évident avec 1-Déformation en "coup de vent cubital" par désaxation des MCP, précoce. 2-Déformation en "dos de chameau" par voussure du poignet et des MCP et amyotrophie des inter-osseux. 3-Déformation "en maillet", "en col de cygne" et "en boutonnière" par ruptures tendineuses des doigts. 4-Déformation "en touche de piano" par saillie de la tête cubitale. 5-Déformation du pied avec avant-pied triangulaire et affaissement de la voûte plantaire. 6-Destruction des coxo-fémorales, source d'impotence fonctionnelle et d'invalidité. 7-Désaxation et luxation des autres articulations touchées.
V-DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :
Biologie
1-FNS: Révèle une anémie inflammatoire. 2-VS: Accélérée.
3-Electrophorèse des protéines sériques: Révèle une élévation des protéines de l'inflammation (α et β)
4-Sérologie rhumatoïde: Représentée par le test au latex et la réaction de Wâaler-Rose. Positive après 1 an d'évolution dans 80% des cas et souvent négative au début.
Histologie
1-Ponction articulaire avec examen du liquide de ponction: Révèle
1) Un liquide inflammatoire et stérile. 2) Une cellularité de 5000 à 20.000 c/ml
2-Ponction-biopsie de la synoviale: Apporte le diagnostic notamment dans les formes monoarticulaires.
Radiologie
1-Radiographie des mains: Révèle
Au début
1) Une décalcification "en bande" des extrémités osseuses.
Plus tard
2) Un pincement de l'interligne articulaire.
3) Une érosion osseuse des articulations touchées (radio-carpienne, MCP, IPP et MTP surtout du 5e orteil.)
4)Une destruction complète de l'articulation par fusion des os du carpe, dite "carpite fusionnante", caractéristique de la PAR
VI-DIAGNOSTIC POSITIF : Le diagnostic de PAR se fait par l'association d'au moins 4 critères/7, constatés par le médecin pendant une période de 3 à 6
semaines 1 Atteinte d'au moins 4 groupes articulaires. 2 Atteinte d'au moins 1 groupe articulaire de la main. 3 Atteinte bilatérale et symétrique. 4 Raideur matinale.
VII-TRAITEMENT :
Indications: 1-Pendant les poussées inflammatoires.
Traitement symptomatique
n Anti-inflammatoire et antalgiques
* AINS, 1 à 2 prises/jr
* Corticothérapie
-Per os, 8 à 10 mg/jr, type Prednisone (Cortancyl®) en Cp de 5 mg, Méthylprednisolone (Médrol®) en Cp de 4 ou 16 mg.
- - En IV, en milieu hospitalier, à forte dose en cures courtes, type Solumédrol® en Amp inj de 20 et de 120 mg.
- - En infiltration intra-articulaire cortisonique, type Diprostène, Celestène chronodose ou Altim®.
- 2-Dans les formes sévères avec atteinte systémique.
Traitement de fond
But: A visée suspensive.
n Traitement suspensif
1 Salazopyrine en Cp de 500 mg.
2 Méthotrexate en Cp de 2.5mg.
3 Sels d'or, type Allochrysine en Amp inj de 0.25 et 0.5 mg.
4 D-Pénicillamine (Trolovol®).
NB: Il existe actuellement une nouvelle thérapeutique, l'immunothérapie qui permet d'avoir des résultats meilleurs.
Traitement adjuvant
n Rééducation fonctionnelle, pour éviter les déformations.
o Port d'attelle externe de la main et d'orthèse articulaire.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe suis une jeune femme atteinte de polyarthrite depuis ma petite enfance.
Il m'arrive de lire sur des forums ce que disent les spécialistes sur cette maladie. Je dois reconnaître qu'ils ont raisons sur beaucoup de points. Cependant j'ai beaucoup souffert d'erreurs commises par des médecins ou le corps enseignant. Ne souhaitant pas que d'autres personnes subissent les mêmes injustices , j'aimerais partager quelques expériences et surtout quelques analyses que nous avons pu faire avec un grand groupe d'amis également atteint de polyarthrite.
Premièrement , je tiens à dire que certains termes employés sur ces forums sont intolérables. Le fait de dire que les articulations se déforment n'est pas adapté.
Lors d une crise , nos articulations enflent à cause de l information et deviennent douloureuses. Grâces aux traitements , elles désenflent. Cependant elles ne prennent pas une forme spéciale . Nous ne sommes pas des êtres déformés !
Deuxièmement , conseillé a un patient une attelle est une bonne chose. La prescrire pour la nuit est aussi bénéfique que destructeur . Certes , le fait que l'articulation soit maintenue soulage le malade, par contre si on prend l exemple d une personne qui en porte une à cause de son genou : le lendemain matin au moment de l'enlever la douleur va être plus forte . A l'instant où le malade voudra se lever et marcher , il lui sera presque impossible de plier sa jambe tant elle lui fait mal.
La douleur engendrée par cette maladie est inexplicable.
J'aimerais dire également que le corps enseignant n est jamais bien renseigné. Les parents ont beau les prévenir , ils ne peuvent pas imaginé ce que l'élève vit .
Il serait judicieux que le médecin traitant du jeune patient rende visite ou du moins téléphone au directeur de l'établissement afin de l informer .