jeudi 6 janvier 2000

ANAPATH MALADIE DE CROHN RCUH RCH

MALADIE DE CROHN

I-DEFINITION : Elle a été individualisée en 1932 par Crohn qui l’a définie comme iléite régionale. D’autres localisations sont décrites; parmi elles le colon.

II-ETIOLOGIES : Fréquente dans les pays anglo-saxons comme la Suède et USA, elle est 6 fois plus fréquente chez les juifs. Les 2 sexes sont atteints de façon égale. L’age de début est entre 20 et 30 ans.

III-ETUDE ANATOMO-PATHOLOGIQUE :

    • Macroscopie:

        1. Siège: Le grêle est touché seul dans 60% des cas, l’iléon est constamment touché dans ces derniers centimètres de

        2. façon isolé ou plus rarement associé à une lésion du duodénum. À l’atteinte du grêle s’associe une autre atteinte d’un segment digestif, c’est le colon qui est lésé dans 20% des cas. L’atteinte du canal anale accompagne l’atteinte du grêle dans 25% des cas et l’atteinte colique dans 75% des cas.
      1. Extension des lésions: Elle est importante (20 à 30 cm), circulaire et segmentaire.

        1. Les aspects macroscopiques:

          • Le grêle est dur, gonflé et œdémateux.

          • Le mésentère est épaissie par une scléro-lipomatose, il contient de volumineuses adénopathies.

          • A l’ouverture de la pièce, on a un aspect en pavés ou en galet dû à une longue ulcération longitudinale.

          • La muqueuse n’est pas hémorragique.

          • Des pseudo-polypes peuvent se voir.

          • Les lésions sont trans-murales (trans-pariétales)

    • Histologie: L’obstruction lymphatique est le signe le plus précoce, en conséquence on va avoir un infiltrat lymphocytaire et un granulome.

      1. Granulome épithélial: N’existe que dans 40% des cas dans la sous-muqueuse.

        1. L’infiltrat lymphocytaire: Diffus ou sous forme de nodules à centres clairs, il peut comprendre quelques plasmocytes et polynucléaires neutrophiles.

          • Les ulcérations amputent la muqueuse et en partie la sous-muqueuse, peut être le point de départ d’une fistule.

          • La muqueuse est peu altérée.

          • La sous-muqueuse est œdémateuse et contient des lymphocytes et des plexus nerveux hyperplasiques.

          • La musculeuse est peu modifiée.

          • La séreuse est scléro-lipomateuse, parcourue par des foyers inflammatoires.

RECTO-COLITE ULCERO HEMORRAGIQUE

I-DEFINITION :

C’est une maladie évoluant par poussées, frappant une partie ou la totalité du colon, sans jamais atteindre le grêle. Prédominant sur le rectum et la muqueuse superficielle. La RCUH se traduit par un aspect rectoscopique spécial, fait de vascularisation intense, œdème, hémorragies et hypersécrétion de mucus.

II-ETUDE ANATOMO-PATHOLOGIQUE :

Macroscopie:

La localisation rectale est constante, et la progression des lésions se fait de gauche à droite. Le colon gauche est atteint dans 56% des cas et 1/3 des cas sont des pancolites.

  • Le colon est recouvert par une séreuse très congestive, la scléro-lipomatose est modérée ou absente.

  • Le mésentère contient des adénopathies modérées.

  • La rectoscopie montre une muqueuse rouge, recouverte de mucus abrasé, fragile, pleurant le sang au contact du rectoscope.

  • L’étude des pièces montre une paroi épaisse et une lumière colique sténosée.

  • La sous-muqueuse est caractérisée par trois types d’ulcérations claires 
    ™ Petite ulcération superficielle arrondie ou polycyclique
    ™ Ulcération plus étendue formant des sillons longitudinaux
    ™ Ulcérations confluentes
    Ces ulcérations aboutissent à la formation de pseudo polypes. 

Histologie
L’atteinte prédomine toujours sur la muqueuse. Les aspects de début sont

  • Vasodilatation intense avec œdème, érythro-diapédèse, hyperurémies.

  • Petites abrasions épithéliales et des éléments lymphatiques.

  • Lors des poussées : ™ L’épithélium superficiel subit une vacuolisation sous-musculaire puis cet épithélium se décolle. La réépithélialisation

des abrasions successives aboutie à un épithélium anormal, basophile et dédifférencié
™ Les glandes sont hyposécrétantes, basophiles et dédifférenciées

™ Dans le chorion on à un œdème, hémorragie superficielle et surtout un infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire et

éosinophile étendue à toute la muqueuse, souvent associée à une hyperplasie lymphoïde.
™ La musculaire muqueuse est toujours dissociée
™ La sous-muqueuse est congestive, œdémateuse et inflammatoire
™ Les autres couches sont peu modifiées

C’est l’association de tous ces signes qui permet de poser le diagnostic d’une RCUH.

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