jeudi 6 janvier 2000

ANAPATH LES TUMEURS RECTO-COLIQUES

LES TUMEURS RECTO-COLIQUES


NEOPLASMES VRAIS

I-TUMEURS EPITHELIALES : Elles sont d’aspects variables

  • Adénomes, provenant des cryptes de Liberkühn.

  • Tumeurs villeuses, provenant de l’épithélium de surface.

  • Adénomes villeux, association des deux.

A.Les adénomes recto-coliques:

  • Etiologie: Surviens après 40 ans et touchent beaucoup plus les hommes.

  • Siège: Recto-sigmoïdal dans 70% des cas, le colon est également touché (surtout le colon droit.)

  • Macroscopie: Leur taille varie de 2 à 30 mm, leur surface est rouge vif, lisse parfois polylobée, sessile ou pédiculée.

  • Histologie: C’est un adénome dû à la prolifération des glandes de Liberkühn, il existe trois types
    ™ Polype bien différencié, fait de glandes identiques et comportant 80% de cellules caliciformes
    ™ Polype dédifférencié, sur une glande +/- étendue
    ™ Polype glandulaire, ne peut être considérer comme malin que s’il contient des anomalies cytonucléaires.

  • Evolution: Après l’exérèse, on a une récidive dans 20% des cas, l’évolution permet de distinguer un polype à potentiel malin, évoluant vers un cancer.

B.Les tumeurs villeuses (adénomes papillaires ou adénomes villeux):

    • Etiologie:

      • Fréquence égale dans les deux sexes.

      • Représentent 2% des tumeurs recto-coliques et 10% des tumeurs bénignes.

      • L’age de survenue est de 65 à 70 ans.

    • Macroscopie:

      • Ces tumeurs siégent dans le recto-sigmoïde dans 85 à 95% des cas. Elles sont de plus en plus rares du colon gauche vers le colon droit.

      • Elles sont le plus souvent sessiles, forment des masses moles et leur surface montre un teint chevelu villeux.

      • La taille varie de 10 à 15 mm jusqu'à 70 mm dans le colon droit. Ces tumeurs sont associées à des polyadénomes dans 10% des cas.

  • Histologie: La structure villeuse est faite de fins axes conjonctifs grêles et ramifiés, recouvert par de hautes cellules cylindrique (entérocytes ou cellules caliciformes)

  • Evolution:

™ Evolution spontanée se fait vers l’extension lente et progressive avec risque de cancérisation. 
™ Evolution après exérèse se fait vers la récidive dans 16% des cas. 

C.Les polyadénomes villeux:

  • C’est une prolifération glandulaire profonde, villeuse et superficielle.

  • C’est une tumeur proche de la tumeur villeuse.

  • Sa fréquence est égale dans les 2 sexes, et survient après 50 ans.

  • Elle est maligne dans 35% des cas et récidive fréquemment et vite.

II-LES TUMEURS CONJONCTIVES : Se sont de petites tumeurs sessiles, mobiles sous la sous-muqueuse.

Histologiquement se sont des lipomes, léiomyomes, hémangiomes ou schwannomes.


LESIONS NON – NEOPLASIQUES

I. LES HAMARTOMES : Se sont des lésions macroscopiques tumorales faites de tissus normaux de l’organe atteint mais en proportion anormale.

A. Le polype juvénile:

    • Etiologie:

      • Survient chez l’enfant entre 2 à 8 ans avec un age moyen de 5 ans.

      • La fréquence est égale chez les 2 sexes.

      • La taille varie de 3 à 50 mm.

    • Macroscopie:

    • ➲ Le pédicule est court, c’est une masse sphérique à surface lisse, rouge vif et faite en coupe de nombreuses formations kystiques remplies de pus ou de mucus.
    • Histologie:

      • Se sont des formations kystiques bordées par un épithélium cylindriques ou aplaties, remplie de mucus, de sang ou d’un matériel purulent.

      • Il n’y à pas de signes de différenciation.

      • Le stroma est abondant, œdémateux, riche et inflammatoire, avec absence de fibres musculaires lisses "FML".

B. Le polype de Peutz – Jeghers: Appartient surtout à une polypose, il est exceptionnellement solitaire.

C’est un syndrome décrit en 1944 associant une polypose diffuse de tout le tractus digestif, prédominant sur le grêle et une lentiginose péri-orificielle.

Macroscopie: Il s’agit de masses conglomérées, plus ou moins volumineuses, molles, rouges ou violacées.

Histologie:

  • On note des axes conjonctifs fins et ramifiés, comportant des FML.

  • Ces axes sont revêtus par des cellules intestinales cylindriques hautes, très muco-sécrétantes, avec absence de signe de malignité.

  • Complications: Invagination intestinale, perte de protéines, anémie et la cancérisation est exceptionnelle.

  • L’hamartome polypoïde inversé: Il siège au niveau de l’ampoule rectale, ce sont des masses polypoïdes faites de glandes de Liberkühn ectopiques qui paraissent s’invaginés à travers la musculaire muqueuse pour former des amas dans la sous-muqueuse réalisant le polype inversé.

II. LES LESIONS INFLAMMATOIRES : Un grand nombre de lésions inflammatoires localisées peut prendre l’aspect de polype:

™ Les lésions granulomateuses.

™ Les pseudo-polypes de la RCUH.

™ Les pseudo-polypes de la bilharziose.

™ L'hyperplasie lymphoïde bénigne.


POLYPOSES

I-LES POLYPOSES GLANDULAIRES CLASSIQUES GENETIQUES :

A-La polypose recto-colique familiale: C’est une maladie héréditaire grave à cause du risque de cancérisation.

  • Les premières lésions apparaissent entre 15 et 25 ans.

  • C’est une collection de polypes œdémateux ou villeux, pédiculés ou non, de taille variable, la cancérisation est fréquente et souvent multicentrique.

B-Le syndrome de Gardner:

➲ Associe des polyposes recto-colique, des kystes cutanés soit épidermique ou sébacé et de multiples tumeurs mésenchymateuses bénignes (léiomyomes, lipomes et ostéomes.)

C-Le syndrome de Cronkhite - Canada:

➲Associe des polypose, diarrhée chronique, atrophie des ongles, pigmentation de la peau, hypoprotidémie et cachexie.

D-Le syndrome de Peutz – Jeghers:

➲Associe polypose et lentiginose péri-orificielle.

E-Polypose juvénile: Elle est plus fréquente dans le colon et le rectum, avec quelques anomalies congénitales associées ™ Cardiopathies congénitales. ™ Mal-rotation de l’intestin. ™ Hydrocéphalie. ™ Anomalies des membres. ™ Sténose congénitale de la trachée.

II-LES POLYPOSES CONJONCTIVES :

™ Polyposes lymphomateuses bénignes. ™ Polyposes lipomateuses.

III-LES POLYPOSES INFLAMMATOIRES :

™ Polyposes bilharzienne. ™ Polyposes digitiformes.

IV-LES PNEUMATOSES KYSTIQUES : Affection rare se manifeste par de multiples kystes remplis de gaz dans le tractus digestif et le péritoine.


LES TUMEURS MALIGNES

I. LES CARCINOMES :

    • Etiologie:

      • Représentent 97% des tumeurs recto-colique.

      • Touchent les populations de hauts niveaux socio-économiques.

      • Les facteurs bactériens et alimentaires ont été évoqués.

      • Le caractère familial est évidant dans les polyposes.

    • Macroscopie:

      • Siége: 56% recto-sigmoïdal, 14% le colon ascendant et 6% le cæcum.

      • La fréquence est augmentée là où il existe une stase fécale.

      • Nombre: souvent unique, multiple dans les polyposes.

      • Taille: 52mm en moyenne.

      • Aspect: 
        ™ Forme végétante pure, rare. 
        ™ Forme ulcéro-infiltrante. 
        ™ Squirrhe, très rare. 
        ™ Petit polype sessile : cancer purement muqueux. 

    • Histologie:

        • Formes typiques:La plus part des adénocarcinomes sont de type liberkühnien, fait de tubes glandulaires tapissés par un tissu cylindrique. Accolées par leurs faces latérales et présentant des microvillosités. On distingue ™ Forme tubulo-papillaire. ™ Forme tubulaire.

        • ™ Forme acineuse.
      • Forme moins typique: Petites cellules très basophiles regroupées en cordons ou en travées réalisant la forme pseudocarcinoïde.

      • Carcinome anaplasique.

      • Carcinome colloïde muqueux: Se sont de vastes plages de substance mucoïde où l’on retrouve des massifs glandulaires, des tubes distendus, des travées cellulaires ou des cellules regroupées en bague à chaton.

      • Carcinomes épidermoïdes: Exceptionnels.

    • Extension:

      • Loco-régionale en profondeur (classification de Gutman)

      • A distance par le polype villeux dans 50% des cas, qui peut atteindre les ganglions, le foie, les poumons, le péritoine, le cerveau.

II-LES SARCOMES : Exceptionnels, ce sont des tumeurs musculaires. Les lymphomes représentent 10% des tumeurs non épithéliales du tube digestifs, ils touchent surtout le cæcum sous forme de tumeur ulcéro végétante.

III-TUMEURS CARCINOÏDES : Elles sont rares dans le colon, plus fréquente dans le rectum. Elles siègent dans la sous-muqueuse.

IV-TUMEURS MALIGNES SECONDAIRES : Exceptionnelles.

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