jeudi 20 janvier 2000

L'ACTE MÉDICAL


L'ACTE MÉDICAL


GÉNÉRALITÉS : 

L'acte médical débute par une confiance, suivie par une confession, suivie par un examen, suivi par des examens complémentaires, suivis par un diagnostic, suivi par une prescription (médical ou chirurgical.)
Sir John Charles propose: "la médecine est ce secteur du savoir et de la pratique qui à pour objet la guérison, l'atténuation et la prévention des maladies chez les êtres humains".

   Le médecin est revêtu d'un privilège unique selon Savatier; celui de travailler sur le corps humain, ceci suppose 2 exigences:
  1. Capacités techniques.
  2. Conscience humaniste.

   C'est la formule classique de Robela qui dit que: 
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.

George Duhamel a dit:
"… il s'agit d'un véritable colloque singulier".

Fresque romaine ; intervention chirurgicale sur Énée ;
Musée archéologique de Naples (Italie) ; Ier siècle.
    Le Pr. Portes disait: "C'est une confiance qui rejoint une conscience, à travers une compétence". Les uns disent que le médecin exerce un véritable ministère, les autres disent que le médecin a un pouvoir religieux mais il faut savoir que le médecin soigne et dieu guéri. Ils disent aussi que durant l'acte médical, il se passe souvent autre chose que l'on ne peut voir et comprendre que si l'on est médecin. Il y a une véritable intimité avec le plus grand secret qui s'installe entre le médecin et son malade.

   L'acte médical s'exerce lors d'une rencontre où domine le fait psychologique. Pequignoi compare cette rencontre à une véritable mise en scène théâtrale, à un théâtre classique: " c'est un acte clos qui commence par une confession, qui se continu par un examen et se termine par une prescription".

   Le Pr. Portes écrivit le 30/01/1950, devant l'académie des sciences que "l'acte médical, s'il est assurément dans la plupart des cas, un acte scientifique, s'il est aussi à des degré variables, un acte social, il est toujours un fait psychologique." L'acte médical est un drame entre le malade et le médecin, le malade est en proie à l'angoisse suscitée par son mal et le médecin va permettre un dialogue et un échange pour étudier la nature de ce mal et en fixer le remède.

   Le Pr. Portes dit encore que "c'est le point culminant du drame où l'intérêt est à son maximum parce que l'établissement du diagnostic est pour le médecin l'acte intellectuel primordial, et pour le malade, celui dont la conséquence sera éventuellement la plus bienfaisante ou la plus néfaste". Le malade apparaît dans la conception humaniste comme un être attaqué ou terrassé, en proie à la solitude de son angoisse et qui se tourne vers celui qui doit savoir. Le patient n'est pas un jouet, ni un aveugle et ressent une douleur et c'est le colloque singulier qui va permettre sa prise en charge, et qui va permettre de remettre sa confiance au médecin.

   Ce médecin aura à résoudre 3 problèmes: 
  1. De quelle maladie s'agit-il? (diagnostic.) 
  2. Quelle issue? (pronostic.) 
  3. Que doit-on faire pour préserver au mieux les intérêts immédiat et lointains du patient? (conduite à tenir.)

   Le Pr. Portes ajoute "qu'on ne doit pas avoir le sentiment de pitié pour le malade", car la pitié risque d'altérer la vision intellectuelle. Le médecin doit être de ce fait objectif et serein. Le maître est celui qu a le plus de chance pour guérir quelqu'un de son mal, ou de les mettre, au moins, toute de son coté. Tout acte médical n'est, ne peut et ne doit être qu'une confiance qui rejoint librement une conscience. La liberté est fondamentale pour la confiance. La maladie est ressentie comme un scandale et même une injustice. Cette notion d'injustice est de plus en plus présente car on considère sur le plan de la santé que rien ne peut être opposé au malade. L'acte médical est une responsabilité civile et pénale La responsabilité médicale repose sur la technicité certifiée par le diplôme, mais aussi sur l'humanisme, car le sujet de l'art médical est un homme et l'agent de l'acte médical est un homme de savoir qui exerce un ministère. Le médecin est soumis à une obligation de moyens (données actuelles de la science obligeant le médecin à se recycler) et le défaut de succès ne suffit pas pour motiver une poursuite judiciaire. Le contrat médical n'est pas un contrat de résultats. Souvent, l'expert ou le magistrat apprécie la qualité de l'acte.

0 comments :

Laisser un commentaire

Vous aimez, vous n'aimez pas ! Votre avis? Un point de vu? Une correction ou un ajout. Une contribution ou une proposition.. Vous êtes les bienvenus à vous exprimer librement. Vous avez à votre portée des simleys ;) Pour revenir à la page principale: cliquez ici: http://mehdi-mehdy.blogspot.com